Bosch - ELM Leblanc Drancy : Chez le " numéro Un " des chaudières à gaz, ça chauffe contre les licenciements12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bosch - ELM Leblanc Drancy : Chez le " numéro Un " des chaudières à gaz, ça chauffe contre les licenciements

Jeudi 4 novembre, jour d'une nouvelle séance du Comité d'entreprise d'ELM consacrée au plan de licenciements de la direction, nous avons à nouveau tous arrêté le travail pour nous rassembler devant l'usine à 10 heures, l'heure prévue pour la réunion.

Des délégations d'entreprises voisines et d'associations de la ville avaient été invitées à venir à midi devant l'usine. Du coup l'assemblée générale s'est poursuivie jusqu'à cette heure-là, le temps d'installer aussi les banderoles et le camion sono pour accueillir ceux qui venaient nous soutenir et préparer le meeting de midi. Et la direction dut repousser l'heure de sa réunion : nous avions tous bien mieux à faire que de nous y précipiter.

Au rassemblement devant l'usine il y avait pas mal de monde. En plus des délégations de diverses entreprises, les maires des deux communes de Drancy et Bobigny étaient venus apporter leur soutien. Il y a eu de nombreuses interventions, parmi lesquelles celles de militants des usines Hoechst-Marion-Roussel et Alstom, deux usines situées respectivement à Romainville et La Courneuve, communes voisines de Drancy, qui sont venus parler des menaces de licenciements dans leurs entreprises, et souligner que nous devrons joindre nos forces pour nous battre ensemble contre les plans de licenciements. Un militant d'une association de travailleurs turcs de la ville a également pris la parole pour affirmer la solidarité de son association avec la lutte que nous menons contre le groupe Bosch qui licencie ici et surexploite en Turquie.

Après ce rassemblement nous sommes tous restés devant l'usine. Le camion sono alternait musique et slogans pendant que les délégués allaient enfin à cette réunion réglementaire dont ils avaient convenu de venir nous rendre compte toutes les demi-heures, et de toute façon de ne pas s'y éterniser. Car ce que la direction avait à dire nous le savions déjà. Il s'agissait donc d'y dénoncer les fausses justifications que le groupe Bosch donne pour licencier alors qu'il a affiché au dernier bilan annuel 2,5 milliards de profits, ainsi que le caractère totalement bidon de son prétendu " plan social " qui ne prévoit rien en matière de reclassements, et rien pour les travailleurs âgés, qui, approchant les 50 ans, savent qu'ils ont peu de chances de retrouver un jour du travail.

A cette occasion, la direction de l'usine, qui ne parle que licenciements et s'est jusque-là toujours moquée de la sécurité dans les ateliers, avait embauché du personnel supplémentaire : quelques vigiles d'une société privée et un berger allemand pour assurer la sécurité personnelle du directeur. Mal lui en a pris : les délégués ont exigé l'éloignement des gorilles de la salle de réunion, et ceux-ci ont dû aussi s'écarter de l'entrée du building quand, quelques instants plus tard, nous avons une fois de plus envahi tous ensemble la salle du CE.

Bref, tout le monde est sorti regonflé de cette journée. Sauf le directeur, qui a montré qu'il commence à avoir peur.

Le lundi suivant, pour contrebalancer la mauvaise publicité qu'aurait représentée le fait que la presse, notamment l'édition de Seine-Saint-Denis du Parisien, ait une fois de plus relaté notre action, Bosch a fait paraître dans ce journal un article vantant l'excellente situation économique d'ELM, qui confirme sa place de " numéro Un " des chaudières murales à gaz en France, et a vu ses ventes progresser ces derniers mois de 10 %. Mais dans les motivations de son plan de licenciements la direction ne parle que de " pertes de marché " et de difficultés financières. On savait déjà que les comptes présentés par l'entreprise étaient truqués ; à l'usine tout le monde a enregistré que, vis-à-vis de ses clients et des hommes d'affaires, la direction a un tout autre bilan à présenter.

Samedi 13 novembre, une manifestation est organisée sur Drancy et Bobigny pour inviter la population à venir protester avec nous contre les licenciements. Et une nouvelle action est prévue à l'usine pour le 18 novembre, jour où la direction doit présenter les dernières moutures de son plan de licenciements.

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