Le 7 octobre s'est déroulée en Andalousie une grève générale de la construction pour protester contre l'augmentation considérable des accidents de travail.

Depuis le début de 1999, 45 maçons sont morts en Andalousie, plus que pendant toute l'année 1998. A l'échelle nationale les accidents mortels survenus au cours du premier semestre dépassent de 16 % ceux du premier semestre 1998 et atteignent un taux record.

La responsabilité de cette situation catastrophique pour les travailleurs espagnols incombe au patronat et à sa soif de profit. Derrière les accidents, il y a la précarité du travail, le non-respect des normes de sécurité pour économiser quelques pésètes et les journées de travail épuisantes. Si les contrats temporaires concernent 37 % des travailleurs en activité, il est de 62 % dans la construction. En Andalousie sur 14 000 entreprises de la construction, 11 000 ont moins de 10 employés et ce secteur est le royaume de la sous-traitance et de la dictature patronale où l'on va jusqu'à faire signer aux travailleurs des contrats en blanc, profitant bien sûr du taux de chômage très élevé.

Tandis que les travailleurs subissent les conséquences de cette exploitation effrénée, ces entreprises gagnent de l'argent à tout-va et bénéficient des contrats d'un Etat dont les dirigeants détournent les yeux quand des accidents du travail se produisent.

Si l'Etat se fait fort d'imposer des lois antiterroristes, pourquoi n'est- il pas capable de s'opposer au terrorisme patronal qui provoque tant d'accidents, en imposant des lois qui en finissent avec la précarité et qui obligent les patrons à embaucher en fixe ? Si l'Etat ne se préoccupe que des patrons, les travailleurs devront imposer ces mesures. C'est une question de vie ou de mort.