Dépeçage du Congo : L'impérialisme français joue son rôle29/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1633.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Dépeçage du Congo : L'impérialisme français joue son rôle

Sans doute dans l'espoir de ne pas se laisser oublier, le gouvernement français vient d'envoyer son ministre de la Coopération, Charles Josselin,faire une tournée en Afrique orientale et centrale, se terminant par une visite à Kabila, à Kinshasa, pour la première fois depuis l'accession de Kabila au pouvoir en mai 1997. Le but serait d'appuyer " la mise en oeuvre de l'accord de Lusaka ".

Cela ne manque pas d'hypocrisie.

Les prétendus " accords de paix " qui ont été conclus à Lusaka le 10 juillet 1999 l'ont été sous l'impulsion des Etats-Unis. Ils restent, de toute façon, lettre morte. La " République démocratique du Congo ", ex-Zaïre, est plongée dans un chaos auquel sont mêlés plusieurs autres Etats de la région. Les combats continuent. Et ces accords ne masquent pas le fait que les alliés de 1996 qui avaient porté Kabila au pouvoir, à savoir le Rwanda et l'Ouganda, se heurtent désormais à leur tour.

L'enjeu porte sur le contrôle des riches territoires de l'est du Congo, frontaliers du Rwanda et de l'Ouganda.

Les dirigeants de ces deux Etats y exploitent ouvertement pour leur compte les ressources en or et en diamants. La partition s'inscrit dans les faits : ainsi, dans un article du Monde diplomatique, Colette Braeckman relate qu'un commandant militaire ougandais a créé purement et simplement une nouvelle province, et nommé son gouverneur. Et la frontière avec l'Ouganda a été ouverte...

De son côté, le gouvernement rwandais a jumelé sa capitale, Kigali, avec la province congolaise du sud-Kivu, avec laquelle la frontière n'est plus que formelle, tandis que les minerais rares du Kivu sont exploités sous contrôle militaire rwandais.

Opérant sur ces territoires, outre les troupes rwandaises et ougandaises, se trouvent encore d'autres bandes armées, burundaises, angolaises...

Autant dire que, pour les populations de la région, le martyre continue, même si peu de témoignages nous en parviennent.

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