Banques : La convention collective sérieusement menacée29/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1633.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Banques : La convention collective sérieusement menacée

Début février 1998, l'AFB (Association française des banques), le syndicat patronal, dénonçait la convention collective, qui continuerait de s'appliquer jusqu'au 31 décembre 1999, après quoi, soit il y aurait une nouvelle convention collective, soit ce serait le Code du travail qui s'appliquerait.

Le succès de la journée de grève organisée alors par les cinq fédérations syndicales (CGT-CFDT-CFTC-FO-SNB) avait confirmé l'attachement du personnel aux garanties conventionnelles. Dans certains domaines, celles-ci sont nettement plus favorables aux travailleurs que le Code du travail.

On attendit la suite... Il n'y en eut pas. Les fédérations syndicales s'engouffrèrent dans les discussions que leur proposait l'AFB, qui les a lanternées.

Fin juin, l'AFB a sorti un projet de nouvelle convention collective. Les reculs par rapport au texte actuel sont nombreux et considérables.

Les banquiers ne veulent plus du point bancaire qui sert de référence pour les salaires et veulent individualiser plus encore les salaires, à la fois banque par banque et salarié par salarié.

La prime d'ancienneté disparaît. Versée chaque année, jusqu'à un certain plafond, sous forme de points, elle n'était pas très conséquente mais constituait pour beaucoup la seule augmentation de salaire.

De même ont disparu du texte patronal des garanties minimales de rémunération, diverses indemnités, des points de diplôme, etc.

Un certain nombre d'acquis sur les congés maternité, les congés maladie, les congés spéciaux, les congés pour enfants malades sont soit supprimés, soit fortement réduits.

Face à ces projets de coupes claires dans la convention collective, les fédérations syndicales n'ont vraiment pas - c'est le moins qu'on puisse dire - réagi avec célérité.

Elles ont fini par mettre en place, le 11 octobre, un comité national d'action, en fait l'interfédérale rebaptisée.

Il a pour l'instant décidé, par exemple, une action de blocage des distributeurs de billets... au moyen d'autocollants ! Il avait même été question de former des équipes de militants syndicaux qui feraient la queue devant les distributeurs pour y tirer tour à tour chacun un billet de 100 francs. Après quoi, les 100 francs en question devaient être déposés dans les agences, la queue des militants syndicaux créant ainsi des bouchons aux guichets... Bigre !

La grève n'était guère envisagée qu'en dernier recours, et pour corser le tout, dans la période entre le 27 décembre et le 31 décembre.

Le 26 octobre, les fédérations ont quand même appelé à un débrayage pouvant aller jusqu'à deux heures, banque par banque.

Pour le Crédit Lyonnais Ile-de-France, les cinq organisations syndicales ont appelé à un rassemblement, place Boïeldieu, à proximité du Siège.

Nous nous sommes retrouvés à 500. Les grévistes étaient en fait plus nombreux, mais certains n'avaient pas voulu, d'autres pas pu (à cause de l'éloignement) venir au rassemblement.

Nous sommes allés ensuite dire notre mécontentement devant le siège de l'AFB, rue Lafayette.

La manifestation s'est déroulée aux cris de " Convention dénoncée, emplois supprimés, ça ne peut plus durer " ou " Escrocs, escrocs, escrocs, AFB répondit l'écho ", de loin le slogan le plus repris.

Mais pour faire reculer l'AFB, nous ne ferons pas l'économie d'une vraie grève, dans l'ensemble des banques. Il nous reste deux mois pour empêcher les retours en arrière projetés par les banquiers.

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