Tiberi (suite sans fin) : Un fromage nommé Paris22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Tiberi (suite sans fin) : Un fromage nommé Paris

On attendait Xavière et ce fut Xavier. Xavier Dugouin, l'ex-président du Conseil général de l'Essonne, mis sur la touche par ses petits camarades de la droite et qui avait, entre autres, permis de toucher 20 000 F par mois pendant dix mois à Xavière Tiberi, la femme de Jean, maire de Paris. Xavier Dugouin donc a reconnu ce que tout le monde savait, que l'" emploi " de Xavière était de pure complaisance et que, s'il s'était montré complaisant, c'était à la demande de son époux, et néanmoins maire.

Cette affaire, somme toute assez banale dans les milieux politiciens, a déjà connu des rebondissements assez burlesques - on se souvient peut-être de ce ministre de la Justice, Toubon, à la recherche d'un procureur en vacances dans l'Himalaya pour lui demander d'étouffer l'affaire.

Et pendant qu'on parle du rapport (fort bien payé) de Xavière, on oublie un peu l'autre affaire rampante en direction des Tiberi (et de leur prédécesseur, Chirac, devenu aussi intouchable qu'un chef de Conseil constitutionnel) : l'affaire des inscriptions sur les listes électorales qui semblent avoir permis, dans le passé, de maintenir la droite en tête à Paris, quand certains arrondissements donnaient des signes d'évolution vers la gauche.

A travers toutes ces affaires, les factions rivales au sein de la droite, du PS ou des Verts se livrent dans la coulisse à une vraie bataille de chiffonniers. L'enjeu pour eux est moins de faire le ménage dans les emplois fictifs accordés aux politiciens ou à leurs proches, que le fauteuil du maire de Paris, dont tout le monde a conscience qu'il peut se transformer en tremplin éventuel vers l'Elysée (cela a marché une fois), de la même façon que dans d'autres villes, un peu moins prestigieuses, la mairie est la voie royale conduisant à la Chambre des députés, et pourquoi pas plus haut encore.

Alors, aujourd'hui, ceux qui rêvent de s'asseoir sur le trône des Tiberi - ils ont l'air assez nombreux - font la fine bouche et jouent les candides champions de la transparence. Mais demain ?

Tous ces gens, d'un bord ou d'un autre, prétendent défendre une politique. Laquelle ? Ça n'est pas le spectacle qu'ils nous offrent qui permettra d'y voir plus clair !

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