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- Lutte ouvrière n°1632
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Dans les entreprises
SNCF - Ateliers du Landy (Région parisienne) : 35 heures : une riposte aux mauvais plans de la direction
Au Landy, l'application des 35 heures est vivement contestée par le personnel. Il faut dire que, dans ces ateliers, où sont entretenus les TGV Nord, Eurostar et Paris-Bruxelles-Amsterdam, la direction tente de profiter de la réorganisation des horaires pour obtenir des gains énormes de productivité sur notre dos.
En effet, dans tous les ateliers du matériel, la politique de la SNCF est d'augmenter le trafic sans augmenter le parc de locomotives et de rames voyageurs. Pour cela, elle veut limiter au maximum l'immobilisation des rames dans les ateliers pour entretien ou réparation, en particulier en période de pointe, le vendredi soir et le dimanche.
Cela signifie l'augmentation du travail de nuit, de week-end, le déplacement de cheminots directement en gare pour certaines interventions légères. Et avec une telle politique de flux tendu, la pression sera énorme pour remettre en circulation des voitures, quand bien même toutes les réparations de confort ou de sécurité n'auront pas été effectuées. Cela se voit déjà actuellement, mais cette irresponsabilité ne pourra que s'accentuer, au détriment des cheminots et des voyageurs.
Pour faire passer ses nouveaux roulements, la direction a organisé des groupes de travail, chargés de donner l'illusion d'une concertation. En fait, tous les roulements étaient prévus pour chaque secteur, comme l'a prouvé une liste de la direction publiée par les syndicats. Partout, il y avait une aggravation : tel secteur passerait du travail en journée en 2x8, tel secteur en 2x8 passerait en 3x8. Dans la plupart des secteurs elle a tenté d'incorporer le travail de nuit ou de certains samedis dans les roulements.
Un premier rassemblement début octobre a regroupé deux cents cheminots, la plus grosse assemblée du Landy, bien plus qu'en 1995. Elle était appelée par la CGT et FO, ces deux organisations avaient appelé localement à la grève au printemps dernier contre le projet national des 35 heures. Nous avons fait entendre nos revendications au directeur de l'établissement : augmentation des effectifs, aucune extension du travail de nuit et de week-end, garantie du pouvoir d'achat. Comme il refusait de nous donner ces garanties, l'assemblée a approuvé le gel de tous les groupes de travail.
Dans la semaine, la direction faisait savoir aux équipes concernées qu'elle abandonnait l'idée d'intégrer le travail de week-end dans les roulements, sans toutefois aucune garantie d'augmentation d'effectif, correspondant aux 35 heures, ni de maintien du pouvoir d'achat. Une deuxième puis une troisième assemblée ont confirmé qu'il était hors de question d'accepter des horaires qui étaient une régression. Une fraction de l'assemblée a souhaité déposer un préavis de grève pour la semaine prochaine afin d'accentuer la pression.
Quoi qu'il en soit, pour la direction, la tentative de faire passer en douce ses projets, secteur par secteur, a déjà échoué. Les groupes de travail sont toujours gelés, la réorganisation au point mort, ce qui gêne avant tout la direction. Nous avons commencé à la faire reculer...