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Hôpital de Besançon : La colère monte
Depuis début octobre, le personnel du CHR de Besançon se mobilise pour exiger des effectifs supplémentaires. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est le transfert des services de cardiologie et de pneumologie dans un nouveau bâtiment, le pôle coeur-poumon.
Au premier abord, cela ne pouvait qu'améliorer nos conditions de travail et offrir plus de confort et de sécurité aux malades. Seulement voilà, ce déménagement ne s'accompagne pas des 37,5 postes qui avaient été demandés initialement. Seuls 16,5 postes de soignants ont été accordés par l'ARH (Agence régionale de l'hospitalisation). Et pour compenser le déficit en personnel dans des secteurs comme le brancardage, l'entretien des locaux ou la radiologie entre autres, la direction du CHR a opté pour le redéploiement de onze agents. En fait, il s'agit de personnels " prélevés " à la hâte dans des services déjà en sous-effectif, pour les transférer là où le manque est flagrant.
Les agents du service technique ont démarré la grève le 4 octobre. Ils ont commencé par aller expliquer au directeur général qu'ils en avaient assez de cumuler journées de travail, gardes et astreintes depuis des mois pour mettre en route ce nouveau bâtiment.
Vendredi 8 octobre, à l'appel de l'intersyndicale, nous étions environ 150, toutes catégories confondues, pour venir exprimer notre ras-le-bol au directeur général. Plusieurs d'entre nous sont intervenus pour dire que le manque de personnel est tel qu'il représente un danger pour la sécurité des malades. Par exemple, des infirmières du bloc opératoire de chirurgie cardiaque ont expliqué que, alors qu'elles sont déjà en sous-effectif, la direction va ouvrir une nouvelle salle opératoire, et supprimer deux postes d'ASH et un d'aide-soignant de nuit. Or, dans ce bloc, il arrive que les infirmières, après leur journée de travail, soient d'astreinte pour la nuit. La suppression des postes d'ASH et AS impliquera que les infirmières devront faire le ménage des salles de bloc, après leur nuit, et ce avant d'attaquer une nouvelle journée de travail.
Les assistantes sociales, plusieurs services soignants, les manipulateurs radio, les brancardiers ont eux aussi expliqué clairement leurs revendications. Face à ces nombreux témoignages, le directeur général n'a su aligner que des chiffres, des points ISA, bref, la langue de bois habituelle. Nous avons donc décidé tous ensemble de mettre un point final à cette entrevue, et nous sommes allés en manifestation au centre-ville, à la rencontre de la population qui nous a accueillis avec beaucoup de sympathie.
Le mercredi 13 octobre, toujours en intersyndicale, les représentants au Comité technique d'établissement ont décidé de ne pas siéger. La motion qui a été lue à l'ouverture de ce CTE a été largement diffusée au personnel ainsi qu'à la presse. Puis, jeudi 14 octobre, jour du conseil d'administration, nous nous sommes retrouvés à plus de 200 pour accompagner les représentants syndicaux, qui ont décidé là aussi de ne pas siéger. Une partie des grévistes présents en ont profité pour entrer dans la salle du conseil d'administration et interpeller les administrateurs et le maire en leur faisant part de leurs revendications. Bien entendu, là aussi, nous n'avons rencontré aucune solidarité, pas même de la part des médecins présents à cette assemblée. Le maire, quant à lui, s'est senti obligé de déclarer qu'il était très content de nous avoir rencontrés !
Mardi 19 octobre, c'est en manifestation que nous irons rencontrer le directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation, puisque celui-ci n'avait pas daigné répondre à notre invitation, lors du conseil d'administration. " A l'hôpital y'a trop de travail, à l'extérieur y'a trop de chômeurs ", c'est un slogan qui est plus que jamais d'actualité.