Grève de la faim : Les sans-papiers de Saint-Denis doivent être régularisés !22/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1632.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Grève de la faim : Les sans-papiers de Saint-Denis doivent être régularisés !

Cela fait 23 jours au 19 octobre que 6 travailleurs sans papiers font la grève de la faim à Saint-Denis, où ils occupent avec quelques dizaines d'autres travailleurs sans papiers ou non, l'ancienne Trésorerie de Saint Denis. Nos camarades Arlette Laguiller et Armonie Bordes, accompagnées d'une dizaine de camarades de Lutte Ouvrière, sont venus soutenir leur combat.

Ces six grévistes de la faim sont en France depuis 1982, 1985, 1990. Ils ont travaillé des années et durement en France. Ils ont fourni les papiers pour constituer leurs dossiers de régularisation. Mais le verdict est tombé, pour eux comme pour les quelque 13 000 autres sans-papiers déboutés de Seine-Saint-Denis : leur demande de régularisation a été refusée. On ne peut qu'être révolté par ce tri arbitraire, injuste, imposé par des responsables politiques qui, pour de sordides calculs politiciens, condamnent en France des dizaines de milliers de sans-papiers à vivre dans la clandestinité, la précarité et le désespoir. Comme l'a souligné Arlette Laguiller, et divers soutiens des sans-papiers, la régularisation des sans-papiers est une mesure de justice.

Le silence entoure ce mouvement comme il entoure bien d'autres mouvements de protestation des sans-papiers. A l'exception de l'édition du Parisien de Seine-Saint-Denis, la presse écrite et audiovisuelle fait silence. Les " soutiens " se font trop rares. Tout se passe comme si les politiciens de gauche, les personnalités qui ont pourtant encouragé les luttes des sans-papiers avant que la gauche accède au gouvernement ne voulaient pas, aujourd'hui, gêner Jospin et son équipe et ne voulaient pas faire de vagues autour de l'attitude indigne des autorités. Cela les juge.

Les grévistes de la faim, les occupants de la Trésorerie, ceux qui les entourent font pourtant largement appel à tous ceux qui, au fil des trois dernières années, les ont aidés dans leur lutte. Ils font appel à tous les militants, à toutes les bonnes volontés. Ils n'ont pas vu d'autres moyens de se faire entendre et comprendre que de recourir à cette forme de lutte dramatique qu'est la grève de la faim. Il ne faut pas les laisser se battre seuls. C'est pourquoi nous appelons ceux qui se sentent solidaires de leur combat à leur rendre visite, à les aider et aussi à intervenir auprès des autorités de Seine-Saint-Denis et auprès des responsables du gouvernement pour que satisfaction soit donnée de façon urgente à leur revendication immédiate qui est dans un premier temps la régularisation de 49 dossiers déposés en Préfecture et en même temps pour demander la régularisation de tous les sans-papiers, ainsi que la libération de tous les détenus pour manque de papiers, l'arrêt des expulsions et la mise en liberté de tous ceux qui séjournent dans les centres de rétention.

Les fax de protestation et de soutien peuvent être envoyés :

- au préfet de Seine-Saint-Denis, 124 rue Carnot 93001 - Fax : 01 41 60 58 07

- au ministère de l'Intérieur, à l'attention de J.P.Chevenement, 8 place Beauvau - 75 008 Paris. Fax : 01 49 27 48 48

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