Mondialisation : Les patrons français ne sont pas à plaindre01/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1629.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Mondialisation : Les patrons français ne sont pas à plaindre

La " mondialisation " serait responsable de la destruction des emplois ici, entend-on dire. Il faudrait protéger les entreprises françaises des effets de la mondialisation, comme si se trouvait à " nos " portes une " World Company " prête à avaler entreprises et emplois. Finalement, dans l'internationalisation de l'économie, les entreprises françaises font aujourd'hui plutôt figure de prédateurs que de victimes. D'après un rapport du secrétariat à l'Industrie, les investissements français à l'étranger ont atteint un niveau record de 239 milliards de francs et font de la France le quatrième investisseur mondial.

Preuve en est la vague de fusions, rachats, OPA qui bat son plein depuis plusieurs années. Régulièrement, on apprend que des groupes industriels et financiers comme Renault, Vivendi, la Lyonnaise des Eaux, Usinor, etc. achètent des entreprises à l'étranger. Même une entreprise publique comme la SNCF est sur les rangs pour prendre sa part dans la privatisation prochaine des chemins de fer en Pologne.

L'appétit ne suffit pas, mais l'argent existe pour effectuer ces rachats. Il vient des profits sans cesse en hausse, des trésors de guerre accumulés par les capitalistes sur le dos de la classe ouvrière d'ici et d'ailleurs.

Dans le même temps, on explique qu'il faut, pour retenir " nos " capitalistes ici, que les salariés acceptent des sacrifices, qu'il faut diminuer les charges patronales. C'est tout aussi faux. Les chiffres du même rapport sont tout aussi éloquents : jamais les capitalistes étrangers n'ont autant investi en France. La France est le troisième pays d'accueil des investissements étrangers. Plus du tiers du chiffre d'affaires de l'industrie française est réalisé par les filiales des groupes étrangers. Les capitalistes étrangers sachant compter autant que les capitalistes locaux, c'est bien la preuve que la réglementation sociale française dont se plaignent tant les patrons ici n'est pas aussi dissuasive qu'ils le disent.

Mondialisation ou pas, qui perd ? Les salariés. Qui gagne ? Les capitalistes, quelle que soit leur terre d'élection !

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