Ces dernières années La Poste a implanté de nouveaux centres de tri dans la banlieue nord de Paris. Le personnel y est composé quasi exclusivement de contractuels à durée déterminée. Petit à petit ces travailleurs que La Poste considérait comme «jetables» se sont concertés et organisés, et quelques-uns ont réussi à se faire embaucher avec des contrats à durée indéterminée. Au centre de Gonesse, la direction avait promis de transformer cet été neuf contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée.

La Poste ne tenant pas ses engagements, le 14 septembre, le centre de Gonesse se mettait en grève à plus d'une centaine sur 110 entraînant une cinquantaine de collègues du centre de tri du Bourget! Soixante-dix d'entre eux, regroupés devant les locaux de la direction qui restait sourde, approuvaient le dépôt d'un second préavis de grève posé par les syndicats pour le 21 septembre. Le 20 septembre, la direction annonçait qu'elle transformait les neuf contrats à durée déterminée des camarades de Gonesse en contrats à durée indéterminée.

La Poste espérait-elle ainsi calmer le jeu? Tout au contraire, tous ceux dont les contrats devaient expirer ces prochains mois se sont sentis encouragés à réclamer eux aussi la transformation en contrats à durée indéterminée. La grève continua plus forte encore au Bourget, où rien n'avait été obtenu. Les jours suivants, ceux du Bourget « visitèrent » plusieurs centres de tri, dont celui du Landy (dans le 18e arrondissement de Paris), où ils reçurent l'approbation et le soutien des postiers. Ce qui contraignit la direction à concéder encore la transformation de douze contrats à durée déterminée en contrats à durée indéterminée... Tout est loin d'être réglé! Mais la preuve est néanmoins faite qu'on ne perd rien à défendre son bon droit, tout au contraire.