La manifestation du 16 octobre : Contre le chômage et les licenciements, impulser la lutte d'ensemble de la classe ouvrière01/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1629.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La manifestation du 16 octobre : Contre le chômage et les licenciements, impulser la lutte d'ensemble de la classe ouvrière

La manifestation «contre le chômage et les licenciements » dont Robert Hue avait lancé l'idée à la fête de L'Humanité prend corps. La date en est désormais fixée. Ce sera une manifestation nationale, samedi 16 octobre, à 14 heures à Paris. Un certain nombre d'organisations y appellent, dont Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Les organisations appelant à cette manifestation se placent - ça n'est pas un secret - dans une perspective politique différente, puisqu'elles ont choisi un positionnement différent. Le MDC est représenté au gouvernement par le ministre de l'Intérieur, Chevènement. Le PCF, initiateur de la manifestation, siège lui aussi au gouvernement. De ce fait, ils cautionnent d'un côté une politique qu'ils se proposent par ailleurs de dénoncer, ou du moins de dénoncer dans la rue ce qu'ils considèrent comme ses «dérives libérales». C'est, dit en substance le PCF, pour aiguillonner ce gouvernement. Mais c'est aussi, sans doute de sa part, pour répondre au désarroi de nombre de ses militants, face à des ministre qui, au gouvernement, défendent une politique qu'ils ont bien du mal à justifier - et pour cause - auprès des travailleurs qui les côtoient. Cette contradiction n'est un mystère pour personne, pas même pour la direction du PCF.

Pour notre part, nous participerons à cette manifestation pour y défendre des objectifs que nous défendons depuis des années, notamment face à la multiplication des plans sociaux - qui malheureusement ne datent pas de l'affaire Michelin. En particulier l'objectif d'imposer l'interdiction des suppressions d'emplois sous peine d'expropriation, dans toutes les entreprises qui font des profits; la reconnaissance du droit de contrôle des travailleurs et de la population sur la comptabilité et la gestion des grandes entreprises. Car, comme le rappelait Arlette Laguiller dans la lettre adressée à Robert Hue, à propos de cette manifestation, «on ne peut laisser aux monopoles financiers plus de pouvoirs et de possibilités d'intervention qu'aux citoyens, aux travailleurs et aux représentants qu'ils se choisissent. »

Ces mesures constituent les seuls moyens réels, efficaces pour mettre un coup d'arrêt aux mauvais coups répétés du grand patronat, devant lesquels Jospin s'est prétendu totalement impuissant dans un premier temps, pour ensuite corriger, verbalement, le tir en déclarant qu'il fallait «réguler», ce qui ne veut strictement rien dire, en pénalisant entre autres les entreprises qui procéderaient à des licenciements abusifs. Comme si, pour les patrons, il y avait des licenciements abusifs ! Ils ont les moyens de justifier tous les licenciements, en invoquant les intérêts des entreprises, façon hypocrite de parler de leurs profits. Mais pour le monde du travail, pour tous les militants ouvriers, tous les licenciements collectifs sont abusifs.

Le réalisme, c'est cela. C'est opposer la volonté et l'action collective du monde du travail à celle du patronat.

Cela suppose un rapport de force. La réussite de la manifestation du 16 octobre peut et doit y contribuer. Il faut donc agir pour qu'il en soit ainsi, pour que ce soit le début d'autres actions qui aident à déboucher sur une action d'ensemble de la classe ouvrière. C'est le sens que nous entendons donner à notre participation à cette manifestation, en faisant le maximum pour qu'elle soit une réussite, qui puisse servir de point d'appui à la suite nécessaire.

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