Hôpitaux de Marseille : Pour la direction, toutes les manoeuvres dilatoires plutôt que d'embaucher24/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1628.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux de Marseille : Pour la direction, toutes les manoeuvres dilatoires plutôt que d'embaucher

La grève des urgences continue dans les hôpitaux de l'Assistance Publique de Marseille. C'est un médecin " trieur " qui reçoit les malades et qui les soigne. Il fait rentrer ceux qui nécessitent des soins prolongés, et ceux-ci seuls sont enregistrés.

La direction générale, qui semble tout ignorer des hôpitaux qu'elle dirige, a lancé une enquête pour définir service par service les besoins exacts ; en réalité, pour justifier des ponctions dans tel ou tel service. Il est envisagé de fermer certains services, comme la pneumologie à la Conception. Fermer un service de pneumologie alors que les cas d'asthme augmentent et que la tuberculose revient en force, c'est un comble, mais cela lui permettrait d'utiliser le personnel ailleurs.

Dans les différents hôpitaux se sont tenues des réunions pour tous les services, appelées par plusieurs syndicats, la CGT y appelant systématiquement. À l'hôpital de la Conception par exemple, les quelque cinquante personnes venues à la réunion du jeudi 16, puis à celle du lundi 20 septembre, proposent à leurs camarades de refuser des pratiques courantes qui surchargent les personnels et masquent la manque d'effectifs. Ils refuseraient le report des repos en dernière minute, que dans certains services ils ne peuvent pas récupérer. Ils refuseraient de faire des heures supplémentaires. Ils refuseraient que les ASH, qu'elles soient d'un pool ou des services, soient envoyées à gauche et à droite dans la même journée. Ils refuseraient les changements de planning soudains, qui empêchent toute prévision. Enfin ils refuseraient d'être " redéployés ", c'est-à-dire pris dans un service pour compenser ailleurs un autre sous-effectif, en particulier aux urgences. Quand on ne peut pas refuser, il faut obtenir que le cadre établisse une fiche pour que ces carences en personnel ne passent pas inaperçues.

Tous les services ressentent le manque de personnel.

Mais la direction des hôpitaux cherche tous les moyens pour ne pas embaucher. Pourtant le gouvernement vient d'annoncer qu'il disposait de plusieurs milliards de plus dans le budget de l'État. Il déclare qu'une partie de celui-ci est destinée à l'emploi. Pourquoi ne prévoit-il pas de prendre sur ce budget ce qu'il faut pour embaucher les infirmières, les brancardiers, les aides-soignants, les ASH, les administratifs, qui sont indispensables pour que les hôpitaux puissent soigner correctement tous les malades ? Cet argent servirait ainsi directement à embaucher, puisqu'il dit que c'est de l'argent destiné à l'emploi !

Au lieu de cela, la direction des hôpitaux et l'ARH, l'Agence Régionale d'Hospitalisation, cherchent toutes les échappatoires, et essaient de faire traîner, de gagner du temps avec ces enquêtes. Comme si elles ne savaient pas qu'il manque du personnel partout, comme si elles ne savaient pas combien il en manque partout !

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