Etats-Unis : Du temps en plus pour le patron, c'est du temps en moins pour nous !24/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1628.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Etats-Unis : Du temps en plus pour le patron, c'est du temps en moins pour nous !

Cet extrait du numéro du 13 septembre du bimensuel trotskiste américain Spark rappelle que le prétendu « miracle économique » et autre « plein emploi américain », dont on nous rebat les oreilles de ce côté-ci de l'Atlantique, ne reposent que sur une exploitation accrue du monde du travail américain par le patronat.

« Les salariés américains travaillent plus longtemps que dans le passé mais aussi plus que les travailleurs des autres pays industrialisés.

Selon le Bureau International du Travail, un organisme de l'ONU, en 1997 - dernière année concernée par ses statistiques -, chaque salarié américain a passé, en moyenne annuelle, 1966 heures à son travail.

Non seulement ce sont 83 heures de plus qu'en 1980, mais c'est notablement plus que les horaires de travail dans le reste des pays industrialisés. En 1997, en France, on travaillait 310 heures de moins qu'aux États-Unis ; en Allemagne, cette moyenne atteignait 406 heures ; et en Norvège, elle était de 567 heures. Soit 14 semaines de moins, pour une semaine de 40 heures.

Même au Japon, où il était habituel d'astreindre les salariés à des durées de travail plus longues que dans les autres pays industrialisés, les travailleurs font désormais moins d'heures qu'aux États-Unis.

Les travailleurs japonais d'aujourd'hui en sont à 77 heures de moins par an, en d'autres termes, près de deux semaines de moins que ceux des États-Unis. Un changement notable car il se traduit par une réduction de huit semaines par rapport à 1980, époque où ils devaient travailler six semaines de plus qu'ici.

Plus d'heures passées au travail, cela signifie avoir moins de temps à consacrer aux choses qui nous importent le plus, qu'il s'agisse de notre vie familiale, de l'éducation des enfants, de nos centres d'intérêts favoris, de nous cultiver ou simplement de nous détendre. Ces dernières dizaines d'années, les capitalistes nous ont dépouillés comme jamais de pans entiers de notre vie.

Tout cela, bien sûr, les capitalistes le justifient au nom du bobard nationaliste prétendant qu'il faudrait devenir plus « compétitifs ». Et c'est bien d'un bobard qu'il s'agit. Il y a beau temps que le capital américain est le plus compétitif au monde, qu'il produit le plus de profits. La pression exercée pour que l'on soit plus « compétitif », pour que l'on crée plus de profits, n'a profité à personne, sauf aux patrons de l'Amérique et à quelques-uns de leurs amis ».

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