Épeda (Nièvre) : La charité24/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1628.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Épeda (Nièvre) : La charité

La direction du groupe Slumberland-France a décidé la fermeture de l'usine Epéda de La Charité, ainsi que celle de Mer dans le Loir-et-Cher. L'usine de La Charité compte 136 travailleurs, celle de Mer 294. Le groupe Slumberland dit qu'il fait des pertes et que la vente des sommiers à ressorts est en chute. Mais ce groupe fait lui-même partie du groupe Vallera qui fait des profits juteux. Le groupe possède 7 marques différentes de sommiers et matelas produites dans 10 pays.

Le groupe Epéda a été racheté il y a quelques années. L'usine a été modernisée et il y a eu des suppressions d'emplois sous forme de départs volontaires. La production actuelle est la même qu'il y a quelques années mais avec un effectif diminué de moitié.

Un accord sur les 35 heures a été signé en avril, sans embauche. Avant les vacances, c'était le travail en équipes et les heures supplémentaires. La production faite à ce moment-là a été stockée dans un entrepôt de Saint-Etienne. Maintenant, la direction veut regrouper toute sa production dans deux autres usines du groupe où se fabrique la marque Mérinos.

Les travailleurs ont réagi en bloquant le départ des produits fabriqués, et certains comptent bien les vendre eux-mêmes pour que la direction n'en profite pas.

Samedi 18 septembre, une manifestation rassemblait un millier de personnes à La Charité, où une autre usine vient de fermer en licenciant 40 travailleurs. D'autres suppressions d'emplois sont prévues dans de petites villes alentour. Beaucoup critiquent le gouvernement qui ne fait rien contre les licenciements, et le maire de La Charité (socialiste) a été hué à la fin de la manifestation.

Le PDG de Slumberland venu à La Charité le 14 septembre pour obtenir la sortie du matériel stocké a été hué et pris à partie. Il n'en menait pas large.

Les travailleurs ne sont pas résignés, leur dynamisme dans la manifestation du 18 en témoignait. Certains sont aussi très méfiants face aux élus locaux socialistes qui parlent de solidarité et proposent des tables rondes qui ne peuvent mener bien loin.

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