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Dans le monde
Mumia Abu-Jamal : Encore un mensonge de denoncé
La dernière attaque en date contre Mumia Abu-Jamal s'est révélée aussi mensongère que toutes les précédentes.
Le magazine Vanity Fair a publié, dans son numéro d'août, un article signé Philip Bloch, un ex-membre de l'association " Pennsylvania Prison Society " et soi-disant ex-supporter de Mumia.
Selon cet article, alors que Bloch visitait la prison en tant que représentant de l'association, en 1992, Abu-Jamal lui aurait avoué le meurtre de l'agent de police de Philadelphie, Daniel Faulkner. Depuis, cette histoire a fait la Une des principaux journaux du pays.
Pourtant ce que Bloch lui-même a relaté n'était en rien une confession d'Abu-Jamal ; il s'agissait bien plutôt de ses propres affirmations.
D'ailleurs, il est intéressant de savoir que Bloch a été exclu de l'association qui s'occupait des prisonniers précisément pour ce type de comportement. Qui plus est, il s'avéra qu'il en avait été expulsé presque un an AVANT cette prétendue confession ! Les archives de l'association montrent clairement que Bloch ne pouvait pas avoir rendu visite à Mumia à l'époque où il prétend avoir recueilli ses aveux. Et pour couronner le tout, Mumia Abu-Jamal a retrouvé dans sa correspondance privée une lettre de Bloch qu'il a rendue publique, écrite plusieurs mois APRES la prétendue confession. Bloch écrivait : " Ainsi... il est possible d'obtenir justice d'un jury - pas toujours - mais quelques fois. Alors quand vous obtiendrez un nouveau procès, je crois qu'il y a une grande chance que vous soyez acquitté. "
Toutes ces preuves qui montrent que les accusations de Philip Bloch étaient mensongères ont été mises à la disposition des médias. Mais elles ont été pratiquement passées sous silence par les grands groupes de presse - y compris ceux qui ont largement rapporté l'article original de Bloch.
Des mensonges, des mensonges et encore des mensonges. Voilà de quoi est faite toute l'affaire Abu-Jamal. Et bien que ces mensonges aient été dénoncés les uns après les autres, les autorités continuent à réclamer la mort de Mumia.
D'ores et déjà, Mumia Abu-Jamal a été accusé et condamné par les médias, ce qui révèle une campagne concertée de la part de la bourgeoisie qui possède les médias ou les a à son service. Au départ, Mumia a été inculpé à cause de ses opinions politiques. Aujourd'hui, il est maintenu en prison, condamné à mort pour les mêmes raisons.
Mumia Abu-Jamal doit être défendu. On ne peut pas laisser ce prisonnier politique devenir le prochain martyr politique.
Article paru début septembre dans The Spark N° 615