Pesticides : système empoisonné11/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2880.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pesticides : système empoisonné

Pour la première fois en France, le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a reconnu le lien entre les sévères malformations d’un jeune homme et l’exposition de sa mère à un pesticide puissant pendant sa grossesse.

Il lui aura fallu des années de combat judiciaire pour aboutir à l’indemnisation de son fils. L’indemnité d’un millier d’euros par mois ne sera pas de trop pour l’aide aux soins et le confort de vie de ce jeune de 16 ans, qui a déjà subi 54 interventions chirurgicales et a toujours besoin d’une trachéotomie pour respirer.

En 2018, la famille du jeune a attaqué en justice les sociétés Novajardin, propriétaire de la marque sous laquelle était commercialisé le pesticide Glyper, et Monsanto, rachetée par Bayer, celle-ci étant productrice de sa substance active, le bien connu glyphosate. De nombreuses autres victimes de l’usage de ces produits continuent de se battre pour que le lien entre les pesticides et leurs pathologies ou celles de leurs enfants soit reconnu et pour l’interdiction des substances les plus dangereuses, à commencer par le glyphosate.

Quant aux trusts de la chimie, ils déploient toute leur puissance financière et industrielle pour manœuvrer afin de continuer à vendre leur poison si profitable. Le débat entamé le 12 octobre par les États membres de l’UE sur la ré-autorisation du glyphosate en Europe illustre, comme bien d’autres scandales sanitaires, de l’amiante au chlordécone, que les industriels peuvent compter sur le soutien des institutions.

Partager