L’impérialisme et la Russie, ennemis et complices28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Dans le monde

L’impérialisme et la Russie, ennemis et complices

Bien des commentateurs l’ont dit : si « l’Occident » – autrement dit l’impérialisme – fait tout pour affaiblir la Russie et le régime de Poutine, il ne souhaite pas pour autant une déstabilisation du pouvoir russe qui aurait lieu dans n’importe quelles conditions. Un opposant de longue date à Poutine, l’oligarque Khodorkovski aujourd’hui en exil, s’est bien exclamé en voyant Prigojine partir à l’assaut de Moscou : « Même le diable, il faudrait l’aider s’il décidait d’aller contre ce régime ! » Soit dit en passant cela suffit à juger ceux que l’Occident présente comme des démocrates et des libéraux. Cependant les dirigeants occidentaux sont restés bien plus réservés.

Car tout en faisant la guerre à la Russie en Ukraine, comme deux brigands se disputent un butin, les dirigeants de l’impérialisme partagent aussi une complicité fondamentale avec Poutine et le pouvoir russe, une crainte commune de tout ce qui pourrait menacer la stabilité sociale. On l’a vu quand Poutine est intervenu au Kazakhstan en janvier 2022 pour mater la contestation ouvrière, avec l’approbation tacite des Occidentaux.

Nul doute que, si demain la guerre amenait en Russie les soldats à se révolter contre leurs officiers et à fraterniser avec ceux d’en face, et les travailleurs à se révolter contre un régime de caserne, les dirigeants occidentaux se trouveraient solidaires des dirigeants russes contre la classe ouvrière.

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