Hugo Blanco : un militant trotskyste28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hugo Blanco : un militant trotskyste

Hugo Blanco, militant péruvien longtemps lié au Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale, vient de mourir le 25 juin à l’âge de 88 ans.

Né en 1934 dans la région de Cuzco, d’un père avocat et d’une mère petite propriétaire terrienne, il partit en 1954 à Buenos Aires pour y faire des études d’agronomie où il se lia avec les militants trotskystes du courant moréniste, ce qui l’amena à abandonner ses études. Il alla militer comme ouvrier dans les « frigorificos », où était conservée la viande argentine avant d’être expédiée vers le marché mondial, un secteur où il fallait affronter les syndicalistes péronistes qui se comportaient parfois comme des gangsters.

Rentré ensuite au Pérou pour tenter d’y poursuivre la même activité à Lima au sein du groupe trotskyste local, la répression le ramena à Cuzco où le système d’exploitation des paysans, hérité de l’époque coloniale, était au bord de l’explosion. Il y intégra un syndicat de paysans et devint, en 1962, secrétaire général de la Fédération des travailleurs paysans du département. Une grève dure commença contre les salaires de misère, les mauvais traitements, et déboucha sur un mouvement d’occupation des terres. Face à la répression militaire, Blanco organisa l’autodéfense armée des paysans. Lors d’une fusillade avec la police, il tua un policier. Emprisonné en mai 1963, il échappa à la peine de mort grâce à une campagne internationale qui mobilisa les organisations trotskystes et des intellectuels comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.

En prison, Hugo Blanco subit la torture et des conditions de détention difficiles. Gracié, il partit en exil en Argentine, au Chili et en Suède. Au Chili, pendant la présidence d’Allende (1970-1973), il milita au sein des cordons industriels qui mobilisèrent des travailleurs contre la menace d’un coup d’État militaire.

Revenu au Pérou à la fin de la dictature militaire en 1978, il fut élu député ou sénateur à plusieurs reprises avant que la présidence Fujimori n’instaure un nouveau régime autoritaire. Le groupe trotskyste qu’il dirigeait, le PRT, dut aussi affronter les attaques du Sentier lumineux.

Certains des choix politiques d’Hugo Blanco étaient pour nous contestables, mais il a été un militant luttant toute sa vie du côté des exploités et nous avions été heureux de le rencontrer en France, notamment lors d’une fête de Lutte ouvrière.

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