Projet de loi immigration : course à l’infamie31/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Projet de loi immigration : course à l’infamie

« C’est le texte le plus ferme de ces vingt dernières années », affirme Darmanin à propos du projet de loi sur l’immigration que la majorité macroniste entend proposer, après négociation avec les sénateurs et députés LR.

Les échanges entre le ministre de l’Intérieur et ses anciens amis politiques du parti de droite, ou du moins ce qu’ils en laissent paraître dans les médias, sont un concours de déclarations plus infâmes les unes que les autres contre une partie de la classe ouvrière de ce pays. Au « Chiche ! » de Ciotti répond le « Chiche, travaillons ensemble » de Darmanin, comme une poignée de main de compères fomentant un nouveau mauvais coup contre les classes populaires.

Plus à droite, tu meurs : ainsi se positionne maintenant Bruno Retailleau, président des sénateurs LR qui a déclaré « ligne rouge » la proposition gouvernementale de régulariser rapidement les travailleurs sans papiers dans les secteurs où les employeurs cherchent du personnel. Cet aspect du projet Darmanin n’est pourtant pas guidé par un sentiment d’humanité, mais par le désir de satisfaire les patrons du bâtiment et de la restauration. Cela n’empêche pas Retailleau de le dénoncer comme « une nouvelle pompe aspirante ». Et de se donner une posture déterminée, en se déclarant « prêt à ­recevoir » le ministre de l’Intérieur, fort de son groupe de sénateurs et de députés dont les voix compteront pour soutenir le gouvernement lors du vote.

La concurrence entre les uns et les autres se traduit par le durcissement de mesures vis-à-vis des mineurs non accompagnés, souvent déjà dans une situation déses­pérante, concernant l’obtention de visas, l’établissement de quotas, la mise de conditions à l’aide médicale d’État ou encore le « contrôle à 360° des demandes de titres de séjour ». Cette surenchère et cette démagogie méprisables jugent leurs auteurs.

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