Absentéisme : responsabilité patronale31/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2861.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Absentéisme : responsabilité patronale

Selon une étude de la compagnie d’assurance AXA publiée le 22 mai, l’absentéisme au travail aurait atteint un record en 2022, avec 44 % de salariés ayant été au moins une fois en arrêt maladie dans l’année.

Cette hausse touche toutes les catégories de personnel, à commencer par les jeunes de moins de 30 ans, avec un taux de 55 %, et les plus âgés qui s’arrêtent en moyenne deux fois plus longtemps que l’ensemble des salariés. Plus surprenant, le taux d’absence des cadres, habituellement peu coutumiers des arrêts maladie, a augmenté de 41 % sur trois ans.

Les tenants de l’étude expliquent les arrêts de courte durée en partie par les différentes vagues du Covid liées au variant Omicron. Ils concluent en outre que les jeunes n’ont plus le sens des responsabilités ni le goût du travail, comme si, auparavant, ils s’épanouissaient à se faire exploiter huit heures par jour pour un salaire minable sous les ordres d’un petit chef ! La principale cause résiderait cependant dans les troubles psychologiques de salariés « qui ne trouvent plus de sens dans leur travail », dégoût qui peut en mener certains jusqu’au burn-out, comme le constate un médecin du travail. Quant aux cadres, celui-ci dit en recevoir « de plus en plus, qui se confrontent pour la première fois au monde de l’entreprise et en reviennent dégoûtés. »

Que les arrêts de travail se multiplient n’a rien de surprenant. Quand les patrons licencient pour faire des économies, la même production sort avec moins de salariés, et ceux qui restent subissent une charge supplémentaire de travail avec une augmentation des cadences. Les bas salaires et une inflation en hausse en poussent certains à faire des heures supplémentaires pour tenter de boucler leur budget. Les trajets sont de plus en plus longs, les logements près des centres étant devenus hors de prix. Quant au temps libre qui reste, il est sans cesse grignoté par une multitude de tracasseries, entre la recherche d’un médecin, les queues à faire, conséquence de la dégradation des services publics, etc. À cela s’ajoute aussi la perspective de devoir supporter deux années supplémentaires de ce régime avant la retraite.

Les salariés subissent tout cela pour voir les gros capitalistes s’enrichir de plus en plus en aggravant leurs conditions de travail. Il ne manquerait plus que la clique gouvernementale au service du patronat les insulte en les traitant de fainéants.

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