RSA et travail obligatoire : une attaque contre tous les travailleurs24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

RSA et travail obligatoire : une attaque contre tous les travailleurs

La Première ministre Élisabeth Borne ayant promis « des sanctions contre les bénéficiaires du RSA qui ne se conforment pas au parcours d’accompagnement », son ministre du Travail Olivier Dussopt a cru bon, lundi 22 mai, de préciser les choses.

Le gouvernement, a-t-il dit, projetterait bien, sans doute après l’adoption d’une loi, de contraindre des allocataires du RSA à effectuer, sous peine de sanction, le travail que l’administration leur désignera.

Comme chaque fois qu’un ministre ou un défen­seur de la bourgeoisie parle d’allocations versées aux pauvres, le propos est injurieux et méprisant. Faire ainsi passer les allocataires du RSA pour des gens qui ne veulent pas travailler est particulièrement répugnant. Combien en effet sont les ouvriers en invalidité de fait, combien d’autres ont été licenciés, combien vivent dans des régions ravagées par le chômage ? Ce sont ces travailleurs-là, rejetés ou blessés par la course au profit, que le gouvernement et ses soutiens médiatiques injurient chaque jour. Leur nombre augmente à chaque vague de licenciements, à chaque accident de travail, à chaque fermeture d’entreprise, à chaque accident de la vie et certains parlent de supprimer leur allocation ! Ce sont les mêmes, ou leurs semblables, qui se félicitent des milliards versés au patronat, sans contrepartie, même pas celle de ne pas licencier.

Mais, ajoute le ministre, « suspendre, ce n’est pas radier », sous-entendu, après quelques semaines sans rien, ils finiront bien par courber l’échine. Et de conclure : « Nous ne sommes pas là pour permettre ou créer une main-d’œuvre qui serait moins chère. » Eh bien si justement, il veut le faire et de plusieurs façons. Tout d’abord, à moins d’inventer des travaux inutiles, ceux qui seront employés remplaceront forcément des salariés. Ensuite, la seule existence de ce travail non rémunéré fera pression sur l’ensemble des salaires. Enfin, toute l’opération tend à diviser les travailleurs entre salariés et allocataires pour amoindrir leur capacité de résistance concernant les salaires ou tout autre chose. Il s’agit donc d’une attaque contre l’ensemble de la classe travailleuse et, quoi qu’en dise Dussopt, d’une façon d’offrir au patronat une main-d’œuvre toujours plus mal payée.

Partager