Mixité sociale : une soupe bien fade24/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2860.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mixité sociale : une soupe bien fade

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a trouvé un cheval de bataille avec la mixité sociale dans l’école privée.

Les établissements privés ne comptent que 10 % d’élèves boursiers, contre 28 % dans le public. Le ministre veut réduire ce décalage sans pour autant imposer quoi que ce soit au privé. Un protocole a donc été signé, préconisant d’y doubler le nombre d’élèves boursiers en cinq ans, sans contraintes ni quotas.

Les écoles privées sont financées à hauteur de 80 % par l’État ou les collectivités territoriales. Elles ont l’obligation de suivre les programmes mais peuvent choisir leurs élèves. Ainsi, elles pourront accueillir les meilleurs élèves boursiers et n’auront aucune obligation de choisir des élèves en difficulté. Mais, forts de ces nouvelles recommandations du ministre, les représentants des écoles privées en ont profité pour exercer un petit chantage. Ils exigent de l’État et des collectivités territoriales qu’ils financent les frais de cantine et de transport de la même manière que dans le public. En un mot, ils exigent des moyens financiers supplémentaires, sans rien promettre en échange. Et le ministre obtempère. Il a pu ainsi tenter de faire croire qu’il défendait une école plus égalitaire.

En fait, Pap Ndiaye agite le drapeau de la mixité sociale pour éviter d’évoquer la dégradation constante des conditions d’enseignement qui creuse les inégalités sociales.

Mettre les moyens pour l’éducation de tous serait la seule façon de combattre un tant soit peu les inégalités à l’école, inégalités dont n’est pas exempt l’enseignement public. En effet, les grands lycées parisiens continuent à avoir beaucoup plus de moyens que ceux des quartiers populaires. Pour lutter contre les inégalités scolaires, il faut commencer par combattre celles qui traversent toute la société.

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