Logement : la crise s’aggrave16/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2859.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : la crise s’aggrave

L’Union sociale pour l’habitat, qui regroupe les organismes de HLM, a recensé pour fin 2022 un total de 2 423 000 ménages en demande d’un logement social, soit pour y accéder, soit pour en changer. Ce chiffre est en augmentation de 7 % en un an et de 20 % par rapport à 2016.

Dans le même temps, la construction de HLM diminue, du fait des multiples ponctions qu’ils subissent de la part de l’État et de la hausse des taux d’intérêt qui alourdit les remboursements des sommes empruntées. Moins de 100 000 HLM ont été lancés en 2022, dont 30 à 35 000 seulement correspondent à la catégorie de loyers les moins élevés.

Dans le secteur privé, le bilan est aussi à la baisse et, parmi les 441 400 dont la construction a été autorisée entre avril 2022 et avril 2023, beaucoup sont de moins en moins accessibles financièrement. Alors que le pouvoir d’achat des salariés baisse ou s’écroule, les grands groupes de la construction et de l’immobilier comme Bouygues et Nexity répercutent l’augmentation du prix des matériaux de construction, profitant même de la pénurie de logements pour augmenter leurs prix.

Comme le titrait le 4 avril un article du journal Les Échos, « produire du logement abordable » constitue une « équation quasi impossible ». Dans ce contexte, les promoteurs immobiliers craignent que des programmes de logements leur restent sur les bras. Ainsi, sur les trois premiers mois de l’année, Nexity a enregistré une diminution de 19 % des réservations de logements neufs par rapport à l’an dernier.

Pour débarrasser les promoteurs d’une partie de leurs invendus, la Caisse des dépôts, banque d’État, est entrée en pourparlers avec eux, comme elle l’avait déjà fait lors de la crise de 2008 et pendant celle du Covid. Elle va leur racheter 17 000 logements, certains n’existant encore que sous forme de programmes à construire, d’autres déjà en chantier. Parmi eux, 5 000 sont qualifiés de sociaux, sans garantie qu’ils seront à des loyers accessibles. Cela n’empêche pas la Première ministre, Élisabeth Borne, de présenter ce énième plan de secours aux promoteurs immobiliers comme une mesure pour améliorer l’accès au logement.

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