ZF Bouthéon : les travailleurs veulent leur part10/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ZF Bouthéon : les travailleurs veulent leur part

Pour une première depuis au moins vingt-cinq ans, les travailleurs de l’usine ZF, équipementier pour les poids lourds et les cars, à Bouthéon dans la Loire, ont fait fort. À l’appel des trois syndicats de l’entreprise, plus de 90 % des 330 salariés – ouvriers, techniciens, cadres et administratifs – sont en grève totale depuis lundi 24 avril.

Les grévistes sont tous présents sur le piquet, venant à leurs horaires de travail. Après quelques jours, la direction les a accusés de bloquer l’usine et a envoyé des huissiers. La réalité, c’est que les camions pourraient rentrer sans le moindre effet puisqu’il n’y a aucun travailleur à l’intérieur pour produire quoi que ce soit.

Prétextant le passage au tout électrique, le groupe allemand ZF veut se débarrasser de cette usine qui produit des boîtes de vitesses pour camions. Le groupe assure avoir trouvé un repreneur fiable mais les salariés exigent, avant la cession, une part des colossaux bénéfices que l’usine a faits ces dernières années, sous la forme d’une prime de 10 000 euros. La grève est l’occasion de mettre sur la table tout ce que les travailleurs ont sur le cœur : les faibles salaires, les sacrifices consentis depuis plusieurs années et la dégradation des conditions de travail, sous une nouvelle direction qui a cru pouvoir serrer la vis.

Enrichi de 43 milliards de bénéfices, le groupe ZF a largement de quoi payer. La dernière proposition de la direction, 12 000 euros de prime, mais en plusieurs fois et sans paiement des jours de grève, a été rejetée par la grande majorité des grévistes. Ils sont décidés à tenir le temps qu’il faudra, renforcés par l’unanimité de la grève et par les marques de sympathie qu’ils reçoivent des travailleurs de la zone industrielle et au-delà.

Partager