Abandon de poste : changer de travail coûtera plus cher !10/05/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/05/2858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Abandon de poste : changer de travail coûtera plus cher !

Le gouvernement vient de promulguer un décret qui assimile tout abandon de poste de plus de deux semaines à une démission, privant ainsi les salariés concernés d’allocations chômage.

Cette mesure s’inscrit dans la série d’attaques visant à détruire cette allocation : baisse du montant en imposant un nouveau mode de calcul, allongement du nombre de mois travaillés pour pouvoir la toucher, etc.

Elle s’insère aussi dans la campagne des politiciens et des médias pro-patronaux pour faire croire que les travailleurs seraient responsables du chômage et dédouaner le patronat qui, pour faire plus de profit, fait faire toujours plus de travail par moins de salariés. Pour eux, les travailleurs « profitent du système », comme le disait récemment le ministre du Travail, Dussopt !

La réalité est tout autre. Même la Dares, un orga­nisme dépendant du ministère du Travail, a dû admettre que 57 % de travailleurs ayant abandonné leur poste ne touchent pas ensuite d’allocations chômage.

Et surtout, ces abandons de poste, estimés à environ 120 000 sur le premier semestre 2022, sont avant tout dus à des conditions de travail dégradées, des salaires trop bas, des situations de harcèlement, etc. D’après l’Unedic, ils concernent principalement les moins diplômés, titulaires d’un BEP ou d’un CAP, qui occupent les emplois les plus durs : dans les usines, le nettoyage, le commerce, la restauration, le bâtiment, etc. Par ce décret, ces travailleurs vont donc être encore plus enchaînés à leur poste et au bon vouloir de leur patron, car ils savent qu’ils n’auront désormais plus aucune ressource.

Rien d’étonnant donc si cette mesure antiouvrière est issue d’un amendement qui a été voté par les députés de droite et du RN. Ces gens-là font mine de se chamailler avec le gouvernement sur les bancs de l’Assemblée nationale, pour mieux cacher qu’ils sont unis pour défendre les intérêts du grand patronat.

Partager