Leur société

Finance : Fitch réprimande le gouvernement

Fitch, une des principales agences de notation financière, vient de baisser d’un cran la note de l’État français.

À force d’aider le patronat « quoi qu’il en coûte », d’abord à la suite de la crise de 2008, puis de celle du Covid, la dette de l’État a explosé, passant de 1 253 milliards d’euros en 2007 à près de 3 000 milliards d’euros fin 2022.

En baissant sa note, Fitch juge que la santé financière de l’État se détériore légèrement en raison de la crise économique, des déficits budgétaires toujours élevés et de la hausse des taux d’intérêt. Elle se permet même de sermonner le gouvernement en émettant un doute sur sa capacité à faire passer sa politique antiouvrière sans susciter de réactions collectives, une compétence exigée de tout gouvernement par les capitalistes.

L’État doit lever la somme record de 270 milliards d’euros cette année, 10 milliards de plus qu’en 2022. Avec la hausse des taux d’intérêt décidée par les banques centrales, la charge de la dette, de 50 milliards d’euros en 2022, devrait approcher les 60 milliards d’euros l’an prochain, l’équivalent de l’ensemble des dépenses consacrées à l’enseignement secondaire.

Si les appels à l’austérité commencent déjà à retentir, et Fitch joue sa partie dans ce concert, gageons que ni les budgets de l’armée ni les aides au patronat ne seront mis à contribution. Cette dette dite publique n’est pas la dette des travailleurs : c’est la dette collective des capitalistes. C’est à eux, et à eux seuls, de la payer.

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