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Allemagne : grève chez Galeria contre les licenciements et pour 450 euros d’augmentation !

Chez Galeria Karstadt Kaufhof, l’une des plus importantes chaînes de grands magasins des centres-villes allemands, plusieurs milliers de salariés, notamment les vendeuses, ont fait grève plusieurs journées au mois d’avril, à la fois contre des licenciements et pour des augmentations de salaire.

Ci-dessous des extraits de l’éditorial du mensuel Das rote Tuch de nos camarades du Bund Revolutionärer Arbeiter (UCI) à ce sujet. Cette grève a lieu dans un contexte où d’autres travailleurs qui ne peuvent pas facilement se défendre ont fait grève pour des augmentations de salaire, comme des chauffeurs poids-lourds de pays de l’Est et 2 000 intérimaires chez Volkswagen.

Les actionnaires ont déposé le bilan, annoncé la fermeture de 47 grands magasins et le licenciement de 4 000 travailleurs. Après ce premier coup de massue, ils ont déclaré que les employés restants de Galeria pourraient sauver leur emploi s’ils renonçaient à du salaire pendant trois années supplémentaires et s’ils acceptaient des horaires de travail extrêmement flexibles, et jusqu’à 60 heures par semaine. La direction de l’entreprise était convaincue que les salariés céderaient au chantage.

Au lieu de quoi plusieurs milliers d’entre eux, soutenus par le syndicat, se sont mis en grève. Les managers, les accusant de mettre en danger le « sauvetage » de Galeria, ont menacé de poursuivre chaque gréviste en justice pour obtenir des dommages et intérêts pour le manque à gagner. Mais, pas plus que le reste, cela ne les a pas intimidés. Ils ont trop souvent entendu ces chantages et ces menaces. Il y a quelques années à peine, les travailleurs avaient renoncé à 450 euros de salaire par mois « pour sauver l’entreprise », pour assister peu après à la fermeture de 40 sites et au licenciement, déjà, de plusieurs milliers d’entre eux.

Ni les sacrifices ni les millions offerts par l’État n’ont sauvé le moindre emploi. Seules les fortunes des actionnaires ont été sauvées. Les grévistes de Galeria ne sont plus disposées à renoncer et ne veulent pas travailler pour des salaires qui ne leur permettent même pas de payer le loyer, l’énergie et la nourriture. Ils exigent de récupérer leurs 450 euros par mois et refusent de compenser par des semaines de 60 heures le travail des collègues que la direction veut licencier.

Ils ne se laissent plus non plus décourager par le fait que Galeria soit officiellement en faillite. Car ses propriétaires ne le sont pas, au contraire. La société mère, le groupe Signa, réalise des bénéfices qui se chiffrent en milliards. L’année dernière, Signa avait 4 milliards d’euros en réserve pour racheter une autre entreprise. Rien qu’avec cet argent, ils auraient pu continuer à payer pendant quinze ans le salaire complet de tous les travailleurs qui vont être licenciés !

Et ce ne sont que les chiffres officiellement connus. Combien d’argent a atterri sur le seul compte du principal actionnaire et milliardaire Benko ? Combien chez les requins de l’immobilier qui ont loué très cher les grands magasins à Galeria ? Combien sur les comptes des banques, qui ont encaissé les intérêts ? Avec tout cet argent, le salaire des 17 000 employés de Galeria pourrait être assuré sans problème jusqu’à la retraite, même si tous les grands magasins étaient fermés.

Alors les grévistes de chez Galeria ont mille fois raison de se battre à la fois contre les licenciements et pour des augmentations de salaire importantes !

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