1er Mai : un succès à exploiter03/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P3-1_Paris_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Leur société

1er Mai : un succès à exploiter

Avec des défilés et des rassemblements dans quelque 300 villes, parfois très petites, et plus d’un million de manifestants dans tout le pays, le 1er Mai 2023 a été un grand succès, l’un des plus importants depuis longtemps.

Illustration - un succès à exploiter

L’intersyndicale avait décidé de faire de la journée internationale de lutte des travailleurs une 13e mobilisation contre la réforme des retraites. N’en déplaise aux journalistes favorables au gouvernement, comme ceux du journal Les Echos qui n’a pas vu « le raz-de-marée attendu », ou aux chaînes d’informations continues qui ont montré en boucle les images de casseurs pour mieux ignorer les motivations de la grande majorité des manifestants et tenter d’effrayer ceux qui n’ont pas défilé, le monde du travail a répondu présent.

La loi a beau avoir été votée et promulguée, les premiers décrets d’application rédigés, Macron et ses ministres ont beau vouloir tourner la page pour passer à une autre attaque, rien n’y fait. Des millions de travailleurs continuent de refuser de perdre deux années de vie supplémentaires au travail ou de partir avec une pension de misère. Cela montre que la colère est profonde et que les travailleurs ne ressentent pas le passage en force de Macron, puis la sanctification de la loi par les vieux « sages » du Conseil constitutionnel, comme une défaite démoralisante ni un clap de fin. Ce refus de se résigner est une épine dans le pied du gouvernement et un espoir pour les travailleurs.

Au refus de travailler deux ans de plus, s’ajoutent la colère et l’inquiétude devant les prix qui flambent et les salaires qui prennent chaque jour du retard sur l’inflation, alors même que les profits des capitalistes et la fortune d’une poignée de grands bourgeois s’envolent. Explicitement ou confusément, bien des travailleurs constatent que, derrière Macron et son arrogance, c’est la bourgeoisie qui est à l’offensive, qu’elle mène une lutte de tous les instants pour drainer vers elle le maximum de richesses. Elle ne s’arrêtera jamais, exigera que ceux qui gouvernent, Macron aujourd’hui, ses successeurs demain, quelle que soit leur couleur politique, taillent sans fin dans les conditions de vie des classes populaires.

C’est pourquoi, au-delà de Macron, il faut viser ses donneurs d’ordres, les capitalistes et les financiers. Les travailleurs disposant de l’immense force collective que leur donne leur rôle au centre de l’économie, leur concentration dans les entreprises, ils pourraient ainsi enrayer la machine à profit. Pour défendre leurs intérêts, il n’y aura jamais ni bon président, ni bon Parlement, ni bonne Constitution, mais un bon rapport de force et la conscience que la lutte de classe ne s’arrêtera pas tant que régnera la bourgeoisie.

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