Leur société

Gouvernement : des casseroles multiples

Des concerts de casseroles, poêles, couvercles et louches accompagnent actuellement Macron et ses ministres lors de leurs déplacements.

Pour célébrer ironiquement l’anniversaire de sa réélection, pour signifier clairement que ses paroles ne valent pas d’être écoutées, pour faire entendre bruyamment un refus réitéré de la réforme des retraites, des manifestants font ainsi tinter les oreilles présidentielles.

Alors qu’il tente de tourner la page, après son coup de force sur les retraites, en descendant ostensiblement de son piédestal pour aller présenter dans les régions ce qu’il appelle ses « grands chantiers », Macron peine à rencontrer la moindre marque de satisfaction. Dans le Bas-Rhin à Mutterholz, dans l’Hérault à Ganges, et jusqu’à Ostende en Belgique, dès son arrivée annoncée le président a été reçu par des manifestants en colère contre son mépris, et contre une réforme toujours majoritairement rejetée.

Jusque dans les déserts médicaux où il s’est rendu le 25 avril visitant, en compagnie du ministre de la Santé, Vendôme et sa maternité menacée, Macron n’a pu échapper à la présence de centaines de manifestants. Périmètre de sécurité, forces de police, interdiction préfectorale des cortèges, rassemblements et interdiction de l’usage de « dispositifs sonores amplificateurs de son », curieux nom pour les casseroles, rien n’y a fait. « C’est pour réveiller notre président, pour qu’il arrête de se foutre de nous », commentait un métallo retraité.

Quant aux ministres, quels que soient les exercices obligés auxquels ils se livrent ces derniers temps, ils reçoivent le même accueil fait de refus, de quolibets et de colère. Et même si Darmanin s’est désolidarisé des uniformes qui ont confisqué les casseroles et les boîtes de conserve des manifestants, en invoquant une « mauvaise interprétation des gendarmes », la ridicule interdiction dans l’Hérault des « dispositifs sonores portatifs » avait été précédée, dans le Bas-Rhin, de « dernières sommations avant l’usage de la force ».

Car malgré l’impopularité qu’il suscite, ainsi que l’ont démontré des millions de manifestants, des sondages réitérés et jusqu’aux concerts de casseroles, Macron persiste. Après l’attaque frontale contre les retraites, les chômeurs, la santé et les services publics, il en prépare de nouvelles séries dans le cadre de ses « grands chantiers ». Fondé de pouvoir de la classe des capitalistes, Macron veut en défendre les intérêts jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte aux travailleurs. Ceux-ci n’y répondront pas que par des casserolades.

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