Animateurs – Saint-Denis : la colère26/04/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/04/P7-2_Animateurs_St-Denis_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Animateurs – Saint-Denis : la colère

Mardi 18 avril, 70 % des cantines des écoles de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, étaient fermées suite au mouvement de grève des animateurs. Réunis devant la mairie puis en assemblée générale, ils ont dénoncé la continuelle aggravation de leurs conditions de travail.

Illustration - la colère

À la rentrée, les animateurs avaient fait plusieurs mouvements de grève car ils se retrouvaient avec parfois 40 enfants chacun, alors que les taux d’encadrement prévus étaient déjà passés de 12 à 14 enfants en maternelle et de 14 à 18 en élémentaire. La mairie prétextait alors des difficultés de recrutement. Il ne faut pas s’étonner qu’elle ne trouve pas preneur, vu qu’elle propose aux animateurs à temps partiel 200 euros par mois pour assurer la cantine, sans même rembourser 50 % du passe Navigo. Quant aux animateurs qui sont embauchés à temps plein, ils touchent 1 400 euros net par mois avec les primes, pour commencer parfois à 7 heures le matin et assurer la cantine et le centre de loisirs le soir.

Dans ces centres de loisirs, ils doivent gérer des groupes d’enfants dont certains présentent différents handicaps. Auparavant, il ne pouvait y avoir plus d’un enfant handicapé par groupe. Désormais c’est trois, et les animateurs en découvrent parfois de nouveaux qui n’avaient pas été signalés.

Après plusieurs inspections, le service départemental à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports avait mis en garde la municipalité pour le non-respect des normes, menaçant de fermer les établissements pour mise en danger des enfants. La seule réponse de la municipalité a été de menacer de blâmes et de sanctions les directeurs de centre.

Cerise sur le gâteau, récemment, la municipalité a annoncé que les animateurs auraient moins de RTT et qu’ils ne pourraient les poser qu’au bon vouloir de leur direction. Certains font 47,50 heures par semaine pendant les vacances, ne voient plus le bout du tunnel et sont révoltés par une telle mesure. Et comme si cela ne suffisait pas, la municipalité a décidé de mettre en place une clause de mobilité, sans tenir compte des nombreux projets que les animateurs développent dans leurs écoles, dans des quartiers où ils ont tissé un lien social avec les familles. Cette mobilité vise à casser des équipes très soudées et à briser un secteur bien présent dans tous les mouvements sociaux de la ville.

En assemblée générale, les animateurs ont décidé et voté un plan de mobilisation prévoyant des mouvements de grève et des débrayages toutes les semaines jusqu’à la fin de l’année scolaire.

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