Renault ElectriCity – Douai : le courant ne passe pas19/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2855.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault ElectriCity – Douai : le courant ne passe pas

En juin 2021, les usines Renault de Douai, Maubeuge et Ruitz étaient regroupées dans une filiale nommée Renault ElectriCity. La nouvelle direction promettait 100 embauches en CDI, du travail pour chacun, même trop, puisque 500 000 véhicules annuels étaient annoncés pour 2025.

La condition était alors d’accepter que les nouveaux embauchés soient moins bien payés que les anciens, que les horaires de travail soient allongés et que de plus en plus de samedis soient travaillés. Mais tous les syndicats signaient l’accord de création de la filiale, afin, disaient-ils, de garantir l’avenir des trois sites.

Où en est-on à Douai aujourd’hui ? Pour l’emploi, 100 CDI devaient être recrutés. Ils sont déjà là, en fait, en qualité de CDD. Mais pour les embaucher, la direction pose une condition : il n’y a pas assez de travail à Douai, alors ils doivent accepter d’aller travailler neuf mois à Maubeuge, soit 80 km aller et 80 km retour… Cette nouvelle condition pose problème car pour l’instant aucun transport n’est proposé. Beaucoup venaient à Douai en trottinette !

Il n’y a plus de production de voitures thermiques à Douai. Le seul modèle produit, la Mégane électrique, est cher et se vend mal, les pièces manquent souvent, il faut changer les postes de travail, raisons invoquées pour faire payer ses décisions par les travailleurs. Ainsi, la direction a commencé par renvoyer des centaines d’intérimaires. Il n’y a plus ni travail ni salaire pour ces salariés qui trimaient sur les chaînes pour faire les profits de Renault.

Depuis trois mois, les deux équipes de l’atelier batterie suivent un cycle de trois semaines : une semaine du matin, une semaine de l’après-midi, et une semaine non travaillée, en APLD, donc avec un salaire financé par l’État pour une bonne part et avec le vol d’une journée sur le compteur-temps pour cinq jours non travaillés.

L’usine est maintenant fermée du 14 avril au 5 mai. Il y aura des formations obligatoires en APLD, encore aux frais de l’État et avec des pertes pour les travailleurs. Et comme les patrons savent toujours trouver leur compte, il y a gros à parier que les formations obligatoires seront aussi financées par l’État !

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