Sorbonne Nouvelle : les lock-out, ça suffit !05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sorbonne Nouvelle : les lock-out, ça suffit !

Dès janvier, les travailleurs et les étudiants de l’université Sorbonne Nouvelle ont été partie prenante de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Afin d’empêcher ce mouvement de grandir, la présidence de l’université a décrété courant mars des fermetures administratives à répétition.

Durant trois semaines, le campus Nation n’a ainsi été ouvert que deux jours et demi. Le prétexte invoqué est la sécurité du personnel et des étudiants. Mais le but réel de la manœuvre n’a échappé à personne : au moment où la participation de la jeunesse au combat sur les retraites montait en puissance, il s’agissait de la tuer dans l’œuf. Ces fermetures, annoncées la veille pour le lendemain et imposées d’en haut sans même un semblant de concertation, ont révolté les étudiants autant que les salariés, qu’ils soient enseignants-chercheurs ou agents administratifs et techniques. En effet, chacun était invité à poursuivre son activité comme si de rien n’était, en mode distanciel. Or il s’agit d’une dégradation des conditions de travail et d’études, qui fait revivre à tous les épreuves du confinement, et cela alors qu’un nombre croissant d’étudiants et de travailleurs s’investissaient dans la lutte.

Ce recours au lock-out rappelle le 19e siècle, quand les patrons fermaient préventivement leur usine pour couper l’herbe sous le pied des ouvriers avant une grève. Mais ces fermetures, loin d’éteindre la contestation, l’alimentent. Elles sont comprises comme un aveu du fait que la direction de l’université et, au-dessus d’elle, la ministre de l’Enseignement supérieur et le gouvernement craignent la révolte de la jeunesse et sa contagiosité. Les syndicats et plusieurs départements ont pris position contre elles, et dénoncé le mépris qu’elles révèlent. Et, heureusement, elles n’ont pas empêché les opposants aux 64 ans de se retrouver dans la rue lors des journées de grève et de manifestation, et à l’entrée du campus lui-même, pour des rencontres sous le signe de la protestation.

Les portes allaient-elles ouvrir vendredi 7 avril, et pour combien de temps ? Ces fermetures renforcent la détermination des salariés et des étudiants de l’université à se battre contre ce gouvernement qui prétend passer en force... et contre ceux qui s’en font les relais à l’échelon local.

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