Grande-Bretagne : les retraites dans le viseur05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : les retraites dans le viseur

Aujourd’hui de 66 ans pour toutes et tous, l’âge de la retraite en Grande-Bretagne est censé passer à 67 ans entre 2026 et 2028 puis à 68 ans entre 2044 et 2046.

Sunak vient de renoncer à accélérer cette dégradation. Un recul bienvenu, sans aucun doute inspiré par le spectacle de la mobilisation des travailleurs de l’autre côté de la Manche depuis janvier, et par la crainte de relancer l’agitation gréviste dans son propre pays.

La situation des travailleurs âgés en Grande-Bretagne n’en reste pas moins dramatique. Ils sont parmi les plus pauvres des pays riches, ce qui force une proportion importante d’entre eux à continuer de travailler une fois à la retraite. Dans les localités frappées le plus durement par la crise, l’espérance de vie ne progresse plus depuis les années 2010, voire recule. Ainsi, de 2017 à 2023, celle des retraités a régressé de deux ans.

Au moment où les directions des syndicats de cheminots, de postiers et d’infirmières ont suspendu les grèves, sous prétexte d’« intenses négociations », Sunak a préféré ne pas souffler sur des braises encore mal éteintes. S’il repousse cette nouvelle attaque au-delà des prochaines élections législatives, prévues fin 2024, c’est aussi, bien sûr, pour ne pas faire chuter son parti plus bas encore dans les sondages.

Mais ce faux départ vaut avertissement.

Les travailleurs britanniques, qui ont depuis des mois relevé la tête sur la question des salaires et n’ont dans leur immense majorité pas encore arraché d’augmentation de salaire significative, vont donc devoir se battre sur tous les fronts à la fois. Ils en ont la force, s’ils réussissent à généraliser leurs luttes et savent échapper au contrôle étroit de la bureaucratie syndicale.

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