Buitoni – Caudry : Nestlé doit payer !05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Buitoni – Caudry : Nestlé doit payer !

Le 30 mars, le groupe Nestlé a annoncé sa décision de fermer l’usine Buitoni de Caudry dans le Nord. Une centaine de travailleurs se sont aussitôt rassemblés devant l’entreprise pour faire entendre leur colère.

Ce sont 140 salariés qui pourraient se retrouver à la rue. L’usine fait vivre directement 400 personnes dans cette ville de 10 000 habitants qui compte déjà 20 % de chômeurs. Le groupe justifie cette fermeture par la baisse des ventes, conséquence du scandale sanitaire des pizzas contaminées à la bactérie E. Coli qui avaient provoqué la mort de deux enfants.

La politique consistant à accroître la rentabilité en réduisant les temps de nettoyage et de maintenance préventive, et donc en accroissant les risques de contamination, a été mise en place depuis des années. De 16 heures de production et 8 heures de nettoyage, l’organisation du travail est passée à 27 heures de production en trois équipes de 9 heures, et seulement cinq heures de nettoyage.

De telles méthodes permettent à Nestlé d’afficher ses profits : en octobre 2022 les résultats du groupe étaient en hausse de 8,5 % sur neuf mois, un record !

« Aucun licenciement ne sera notifié avant le 31 décem­bre 2023 », a déclaré ­Nestlé, ajoutant que le groupe s’engageait « en parallèle à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l’usine ».

Le gouvernement de son côté prétend se mobiliser « pour trouver rapidement un repreneur », chanson reprise en chœur par les élus tels que Xavier Bertrand, le président de la région, qui s’est montré à plusieurs reprises en tête des manifestations de protestation.

Ce discours, les 158 travailleurs de l’usine d’Itancourt dans l’Aisne, qui a fermé le 31 décembre 2020, l’ont déjà entendu, comme des milliers d’autres. Il est juste destiné à endormir les travailleurs légitimement révoltés par la fermeture de leur usine.

Ceux-ci ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour imposer le maintien de leurs emplois et de l’intégralité de leur salaire. Nestlé peut et doit payer.

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