Violences policières : le vrai visage de l’État29/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P3_Chienlit_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

retraites

Violences policières : le vrai visage de l’État

Depuis le passage en force de sa réforme des retraites avec le 49-3, le gouvernement cherche à intimider les manifestants : interpellations de centaines de personnes, utilisation de plus en plus systématique de gaz lacrymogène, de canons à eau et de grenades de désencerclement lors des manifestations.

Illustration - le vrai visage de l’État

Toutes ces violences policières ont de quoi alimenter la colère des travailleurs mobilisés contre la réforme.

Lors de son interview du 22 mars, Macron avait dénoncé de prétendus factieux et des violences dans les manifestations. Cette déclaration a été le coup d’envoi d’un tapage médiatique contre les grèves et les manifestations, à grand renfort d’images tournant en boucle à la télévision sur des poubelles incendiées ou des vitrines cassées. Cette opération visait à dénigrer les manifestants, à intimider les travailleurs et les jeunes mobilisés. La même politique avait déjà été utilisée contre le mouvement des gilets jaunes en 2018 : organiser la violence policière tout en dénonçant les prétendues violences des manifestants par un étalage médiatique éhonté.

Ainsi, lors des manifestations du 23 mars, une manifestante a eu le pouce arraché par l’explosion d’une grenade à Rouen, un cheminot a été éborgné par une autre à Paris, tandis qu’un manifestant a reçu un violent coup de pied à la tête alors qu’il était au sol, et un lycéen un coup de matraque, entraînant quatre points de suture à Lille. Sur les réseaux sociaux, les vidéos et photos montrent les intimidations, les interpellations ou les coups perpétrés par la police, comme cet enregistrement audio de l’interpellation musclée le 20 mars de sept jeunes auxquels des policiers de la BRAV-M (brigades de répression de l’action violente motocyclistes) déclarent : « Je peux te dire qu’on en a cassé des coudes et des gueules. »

Loin de n’être que quelques dérapages isolés comme voudrait le faire croire le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ces violences révèlent une politique choisie par le gouvernement. D’ailleurs, si certaines critiques se focalisent sur l’existence de la BRAV-M, ce sont toutes les forces de répression qui ont recours aux mêmes méthodes, comme en témoignent les 4 000 grenades utilisées contre les manifestants rassemblés à Sainte-Soline samedi 25 mars et qui ont fait plusieurs blessés graves dont deux étaient toujours entre la vie et la mort mercredi 29. Cela rappelle que le véritable rôle de l’armée et de la police est d’intimider et de réprimer la population et de maintenir l’ordre existant quoi qu’il en coûte à celle-ci.

Alors, après le coup de force du 49-3 et les déclarations provocatrices de Macron, le gouvernement se sert de la police pour faire passer sa réforme en cherchant à faire peur aux manifestants. Il se peut, au contraire, que cette manœuvre renforce la détermination des jeunes et des travailleurs.

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