Leur société

RSA : l’augmentation cache une baisse

Alors que la hausse des prix étrangle les plus pauvres, la revalorisation du RSA est de 1,6 %. Eh non ! Il ne s’agit pas d’un poisson d’avril.

Indécent ! C’est ainsi qu’a réagi un collectif d’associations en apprenant que la hausse du RSA et d’autres prestations sociales à partir d’avril est de 1,6 %, pas même les 5,6 % escomptés, car la revalorisation de 4 % intervenue en juillet dernier est déduite, considérée par le gouvernement comme une avance par rapport à l’inflation, et non comme un rattrapage. Ainsi, le RSA est complètement déconnecté de la hausse des prix des produits de première nécessité, ceux des produits alimentaires ayant renchéri de 14,8 % en un an selon l’Insee.

Comment faire pour survivre avec une allocation qui, pour une personne seule, est « revalorisée » de 598,54 à 608 euros, soit même pas 10 euros ? Cette question angoissante va toucher de plus en plus de monde du fait d’une loi de décembre dernier. Selon elle, si le marché du travail, tel qu’il figure dans les chiffres officiels, se maintient au niveau d’aujourd’hui, la durée d’indemnisation des chômeurs inscrits depuis février va être réduite d’un quart. Beaucoup rejoindront alors la cohorte des près de deux millions de foyers inscrits au RSA, ce qui représente déjà près de 4 millions de personnes en incluant les conjoints et les enfants à charge.

Le seul véritable espoir est que la lutte actuelle engagée contre la réforme des retraites soit le prélude à bien d’autres, plus puissantes, contre une société qui tire sur la corde pour faire travailler au maximum les uns, tandis que les autres sombrent dans la misère.

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