Amazon – Gidy : on n’est pas des délinquants !29/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P15-2_Amazon-Gidy.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amazon – Gidy : on n’est pas des délinquants !

Mercredi 15 mars, alors que s’ouvraient des négociations sur les salaires (NAO), près de 200 travailleurs de l’un des trois sites Amazon de l’agglomération d’Orléans, celui de Gidy, dans le Loiret, déclenchaient pour la première fois une grève, qu’ils allaient reconduire jusqu’au lundi suivant.

Illustration - on n’est pas des délinquants !

En effet, les propositions de la direction ne faisant pas le compte, ils ont exigé une augmentation de 400 euros net pour tous. Comme le disaient certains grévistes, « c’est grâce à notre travail qu’ils font des milliards et ils ne nous donnent que des miettes », ou encore : « Le patron n’a pas de problème d’argent, nous c’est de plus en plus dur de faire le plein, alors que nous sommes nombreux à venir de loin pour travailler. On se demande même si ça vaut le coup. » En comparaison, une ouvrière rappelait l’achat par le patron d’Amazon d’un super yacht à un demi-milliard de dollars !

Les actions Amazon que le patron leur attribuait chaque année représentaient une petite bouffée d’oxygène, aussi l’annonce de leur suppression a mis le feu aux poudres d’une colère nourrie par des conditions de travail de plus en plus pénibles. Les travailleurs dénoncent le chantage à l’emploi exercé par la direction, ainsi que les pressions permanentes faites au nom de la sécurité.

La direction n’a pas digé­ré cette réaction des travailleurs. Quarante-quatre d’entre eux ont été assignés en justice, accusés d’avoir bloqué le site. Cela a été un choc pour tous les travailleurs qui ont refusé de se laisser intimider : « On n’est pas des délinquants, on veut simplement vivre de notre salaire, c’est logique qu’une grève gêne, c’est fait pour. »

Vendredi 24 mars, le tribunal, tout en considérant qu’il y avait eu un exercice abusif du droit de grève, ­rejetait les demandes d’Amazon et ne prononçait aucune sanction vis-à-vis des salariés. Leur combat pour leurs revendications et pour défendre leur droit à se faire entendre par la grève continue.

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