SNCF : le mouvement continue15/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P4-1_AG_cheminots_Nantes_C_LO.jpeg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

retraites

SNCF : le mouvement continue

Les cheminots étaient appelés par l’ensemble des organisations syndicales à une grève reconductible à partir du 7 mars pour le retrait de la réforme des retraites. Ce jour-là, le pourcentage de grévistes atteignait, suivant la CGT, près de 50 %.

Illustration - le mouvement continue

Si ce taux avait baissé au fil des jours, avant la huitième journée interprofessionnelle du 15 mars, la grève s’était poursuivie dans de nombreux secteurs. Par exemple, à Strasbourg, aucun train ne circulait en gare le 7 mars. À la veille du 15 mars, il n’y avait encore que 35 % des trains en circulation. À Lyon, chez les roulants, la grève avait aussi tenu bon. Par exemple, le taux de grévistes déclarés était, chez les conducteurs de ligne de Part-Dieu et ­Valence de 57 % pour lundi 13, 64 % mardi 14 et 74 % mercredi 15 mars. Dans la région parisienne, les 13 et 14 mars, seul un RER sur deux était assuré sur les lignes B, C et N et deux sur cinq sur la ligne D. Sur Paris Sud-Est, le 14 mars, après neuf jours de grève, 80 % des conducteurs des lignes D et R se déclaraient toujours grévistes.

Bien sûr, à l’échelle nationale, dans bien des secteurs, la grève n’a pas conservé un tel niveau : elle s’est souvent effritée, sans pour autant que cela signifie une coupure, car ceux qui reprennent se sentent toujours partie prenante du mouvement. Des fractions sont restées en grève, en toute conscience, sachant qu’elles étaient une petite partie d’un mouvement bien plus large.

Les assemblées générales quotidiennes n’ont pas connu l’affluence de précédents mouvements et se réduisent souvent au quotidien à quelques dizaines de grévistes, y compris dans les grandes gares parisiennes. Mais toutes les assemblées générales ont reconduit leur mouvement chaque jour, l’ensemble des militants syndicaux poussant dans ce sens. Et de nombreuses actions, rassemblements interprofessionnels, ou à destination d’usagers ont été organisés, renforçant le moral des participants. Par exemple en gare de Paris Nord, lundi 13 mars au matin, un rassemblement interprofessionnel a regroupé 200 grévistes, cheminots, électriciens, gaziers, éboueurs, hospitaliers et s’est transformé en manifestation dans les locaux d’Engie. À la gare de Paris Saint-Lazare, le lendemain un autre rassemblement a aussi regroupé 200 travailleurs. Des grévistes d’Achères, sur proposition de leur comité de grève, ont participé à une assemblée de cinquante conducteurs RATP du RER A.

Le nombre de grévistes, sans atteindre le chiffre des précédentes journées interprofessionnelles, allait sans doute connaître un rebond le 15 mars.

Contrairement au trafic, les discussions vont bon train, partout. Certains expriment leur inquiétude, comme ce mécano de Strasbourg : « Ils sont où les autres ? On ne va pas recommencer tout seuls. » Le fait que la loi soit en passe d’être votée, suscitait aussi des craintes. Mais bon nombre de grévistes savent aussi que même votée, avec ou sans 49-3, la loi peut être retirée si la mobilisation se poursuit et grandit. Des nouvelles assemblées et actions étaient déjà prévues, le mouvement continue.

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