Dans le monde

Jean-Paul II : la loi du silence

Un documentaire diffusé sur une chaine privée polonaise a décrit comment, dans les années ­1960-1970, celui qui était alors archevêque puis cardinal en ­Pologne, et allait accéder à la papauté en 1978 sous le nom de Jean-Paul II, avait ­couvert la pédocriminalité de certains prêtres sous sa responsabilité.

Les révélations sur l’Église catholique protégeant ce type de crimi­nels se succèdent et celle-là ne surprendra pas. Mais les politiciens conservateurs au pouvoir en Pologne, alliés de la hiérarchie ecclésiastique qui a sanctifié le pape polonais, ne peuvent tolérer que son image soit écornée publiquement. Le ministre des Affaires étrangères a donc convoqué l’ambassadeur des États-Unis – la chaîne de télévision étant la propriété de Warner – pour se plaindre d’une « guerre hybride » contre la Pologne. Le Premier ministre a même stigmatisé une « guerre civilisationnelle », rien de moins.

L’archevêque de Cracovie, lui, a dénoncé un « deuxième attentat » contre Jean-Paul II, désignant les coupables à ses yeux : ce serait « les tenants de l’avortement ». Et voilà ces messieurs en robe prétendant sauver les enfants… tout en protégeant leurs tortionnaires.

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