Quartier Étouvie – Amiens : contre les hausses de charges et de loyers08/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2849.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quartier Étouvie – Amiens : contre les hausses de charges et de loyers

Le quartier populaire d’Étouvie, à l’ouest d’Amiens, compte plus de 7000 habitants, qui vivent pour la plupart dans des logements sociaux. La Société immobilière picarde (SIP), qui tente d’imposer des augmentations, s’est heurtée à leur mobilisation.

La SIP, bailleur social de 2 300 logements du quartier, a décidé des hausses de charges et de loyer qui pouvaient grimper jusqu’à 120 euros pour le mois de février, pour certains locataires ! Ses dirigeants doivent pourtant avoir moins de mal à payer leurs factures que les locataires, puisque les bénéfices annuels de la société sont de l’ordre de 9 millions d’euros, soit environ 740 euros par logement qu’elle possède dans la région.

La nouvelle de l’augmentation a circulé et des discussions ont eu lieu sur la page Facebook où les habitants ont l’habitude d’échanger. L’idée d’une mobilisation a pris et, le 3 février, 300 locataires se sont retrouvés pour une première manifestation, devant les locaux de l’antenne du quartier de la SIP. Ils étaient encore plus de 150 à se réunir le 16 février pour décider de réclamer que l’augmentation des charges ne dépasse pas le maximum légal. Les locataires se sont manifestés en envoyant près de 700 lettres de contestation et en faisant circuler une pétition qui a réuni 1 800 signatures.

Le 27 février, c’est devant les locaux de la SIP dans le centre-ville d’Amiens qu’une centaine de manifestants ont été « animer » la réunion du conseil d’administration du bailleur. Celui-ci leur a bien entendu fermé la porte au nez, mais il faut croire que les cris et les chants « On est là, on est là... » ont porté. La direction de la SIP a en effet annoncé dans la foulée que la hausse moyenne des charges serait ramenée à 15,50 euros en mars, contre 43,50 euros en février. Elle a également promis qu’aucune augmentation ne dépasserait 50 euros.

Les habitants du quartier se sont promis d’être vigilants quand ils recevront leur prochaine quittance de loyer. Cette mobilisation a permis de resserrer les liens, dans ce quartier coupé du reste de la ville et où la situation de nombreux habitants se dégrade. Se reconnaître et pouvoir discuter à l’arrêt de bus, parce qu’on a manifesté ensemble, tisser des liens entre habitants, c’est déjà un acquis important !

Le groupe Facebook du quartier a gagné de nouveaux participants et la manifestation du 7 mars y a par exemple été évoquée. Des habitants de logements de la SIP d’autres quartiers de la ville s’intéressent à ce qu’ont fait les habitants d’Étouvie. Ces liens et l’expérience d’une première mobilisation qui a payé seront précieux pour l’avenir.

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