Propagande militaire dans les classes08/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2849.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Propagande militaire dans les classes

Les enseignants de l’académie d’Amiens ont reçu une proposition de formation à la défense pour les collèges et lycées, émanant du conseiller défense (sic !) du recteur.

Cette journée est organisée depuis plusieurs années conjointement par le ministère de la Défense, l’Éducation nationale et l’Institut des hautes études de la défense nationale selon un protocole signé en 1982. Mais, dans le contexte de préparation à la guerre et avec l’annonce de l’expérimentation du Service national universel obligatoire dans certaines académies, l’école aussi semble appelée à participer à une préparation psychologique des jeunes.

Depuis la suspension du service militaire en 1997, le ministère met l’accent sur l’enseignement de la défense nationale et européenne dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté. Une matière, l’enseignement moral et civique, y est consacrée, qui fait l’objet d’une épreuve au baccalauréat. Les textes qui donnent des indications aux enseignants sont un reflet de la propagande que subit la population. Ils parlent du risque de guerre contre la Chine, de ses cyberattaques, et des risques qui viennent des États qui tentent de se procurer la bombe atomique tels l’Iran ou la Corée du Nord. Et si pour les uns, dont la France, il est dit qu’il s’agit d’une arme de dissuasion, la bombe est considérée comme une arme offensive dans l’arsenal de l’Iran ou de la Corée.

Il est ainsi de plus en plus demandé aux enseignants d’être une courroie de transmission de la propagande diffusée par l’État et les médias, représentant les intérêts de la grande bourgeoisie française et impérialiste. Lors de la Première Guerre mondiale, le gouvernement avait exigé des instituteurs qu’ils s’impliquent dans la mobilisation de la jeunesse. Son lointain successeur voudrait préparer les enseignants à jouer ce même rôle. Quelques jours après le courriel invitant à la journée, un autre est arrivé, informant qu’il ne fallait plus s’inscrire en raison du succès de l’opération. Mais, qu’ils aillent ou non au stage, le rôle des enseignants n’est pas d’être des propagandistes de la guerre mais au contraire de donner aux élèves des outils nécessaires à la compréhension du monde tel qu’il est et des dangers d’une société divisée en classes.

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