Unedic : au bonheur des capitalistes01/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Unedic : au bonheur des capitalistes

L’Unedic prévoit que les comptes de l’assurance chômage seront excédentaires de 3,8 milliards d’euros fin 2023 et de 8,6 milliards d’euros fin 2025. Ces résultats sont obtenus en faisant payer les chômeurs… au plus grand bénéfice des capitalistes.

La réforme de l’assurance chômage de 2021 a changé le calcul de l’allocation journalière de référence. Celle entrée en vigueur en février 2023 a baissé la durée d’indemnisation des chômeurs de 25 %. C’est donc en réduisant les indemnités qui sont versées aux travailleurs ayant perdu leur emploi que le gouvernement a permis à l’Unedic d’afficher ces résultats excédentaires. Sur les 8,6 milliards d’excédent prévu en 2025, 5,2 milliards d’euros seraient liés à ces réformes.

En appauvrissant les chômeurs, c’est-à-dire une partie du monde du travail, le gouvernement compte accélérer le remboursement de la dette de l’Unedic. Si celle-ci a fortement augmenté ces dernières années, c’est parce que, au moment de la crise sanitaire, les cotisations des travailleurs ont été utilisées pour financer un tiers du chômage partiel. Au plus haut de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021, des déficits importants ont été enregistrés, creusant d’autant la dette de l’organisme.

Les capitalistes peuvent donc remercier Macron. Tout d’abord parce qu’en faisant peser le financement du chômage partiel sur les travailleurs, le gouvernement a permis aux patrons de garder gratuitement leur main-d’œuvre pendant les périodes de fermeture. Mais aussi, l’Unedic s’est endettée auprès des marchés financiers et, en payant les taux d’intérêts, fait le bonheur des capitalistes qui achètent de la dette. Et comme les taux d’intérêt augmentent parallèlement à l’inflation, la dette de l’Unedic rapporte de plus en plus à ces derniers.

La publication des résultats financiers de l’Unedic vise à rassurer les marchés financiers. Le message de l’État est clair : quoi qu’il en coûte aux chômeurs et aux salariés, le remboursement de la dette aux capitalistes sera assuré.

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