PSA-Stellantis : une pluie de milliards... grâce à l’exploitation01/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA-Stellantis : une pluie de milliards... grâce à l’exploitation

Avec près de 17 milliards d’euros de bénéfices pour le groupe PSA Stellantis, c’est la première fois qu’un constructeur automobile atteint des profits équivalents à ceux des trusts pétroliers. Ces sommes hallucinantes montrent à quel point l’exploitation des travailleurs s’est aggravée depuis plusieurs années.

Il y a à peine dix ans, la direction de PSA et la famille Peugeot essayaient de faire croire que le groupe était au bord de la faillite. Cela avait servi avant tout à justifier les licenciements et les fermetures d’usines comme celle d’Aulnay en 2014. C’était un énorme mensonge, confirmé aujourd’hui, quand on mesure l’explosion des profits et les milliards accumulés.

En 2020, ce qui n’était encore que PSA annponçait deux milliards d’euros de profits. Il fallait y ajouter les deux milliards de bénéfices enregistrés par Fiat Chrysler (FCA) en voie de fusionner l’année suivante avec PSA pour former le groupe Stellantis : quatre milliards à eux deux, malgré le Covid et la pénurie des semi-conducteurs. En 2021, le bénéfice du nouveau trust Stellantis atteignait 13,3 milliards, trois fois plus. Quant à la rentabilité du capital pour les actionnaires, mesurée par la marge opérationnelle, elle est passée en deux ans de 7 à plus de 14 %. Cela donne une idée assez claire de l’aggravation de l’exploitation. Car c’est bien sur le dos des travailleurs que ces milliards sont extirpés. Certes, le prix des voitures a aussi augmenté. Mais la principale source de profits est bien le travail des salariés.

Stellantis a supprimé en deux ans 130 000 emplois dans le monde, faisant chuter l’effectif de 390 000 salariés à 260 000 pour une production constante. Partout, ceux qui restent travaillent deux fois plus, avec des horaires à rallonge, un épuisement immense et des maladies professionnelles qui se multiplient.

Alors, pour tenter de faire passer la pilule, Carlos Tavares, PDG du groupe, a annoncé une prime d’intéressement. Les intérimaires et les sous-traitants en sont exclus. La quasi-totalité des salariés en CDI ne toucheront pas les 3 900 euros net (4 300 euros brut) car pour cela, il faut avoir été à 100 % présent durant toute l’année 2022 sans exception ou grève. La somme annoncée est d’ailleurs différente dans les usines des autres pays.

À l’annonce du montant, dans toutes les usines du groupe en France, le mécontentement a prédominé. Car, au vu des bénéfices record, les travailleurs s’attendaient à bien plus. Carlos Tavares, quant à lui, a été grassement remercié par les actionnaires : son salaire est passé de 19 à 24 millions d’euros l’année, soit 66 000 euros par jour, samedis et dimanches compris. Les quelques actionnaires dont font partie les familles Peugeot et Agnelli se sont réservé la part du lion : 4,2 milliards d’euros de dividendes.

Alors les travailleurs ont toutes les raisons d’imposer, par leur mobilisation, des augmentations générales uniformes de salaires de plusieurs centaines d’euros et surtout que ceux-ci suivent l’augmentation réelle des prix !

Partager