Eolane – Angers : la grève a payé01/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P15-1_2023_02_23_victoire_Eolane_C_LO.jpg.420x236_q85_box-108%2C0%2C692%2C328_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Eolane – Angers : la grève a payé

En grève pour une augmentation de salaire depuis le vendredi 17 février, les travailleuses de l’usine Eolane à Angers ont repris le travail le vendredi 25 la tête haute, après avoir obtenu une hausse de 100 euros net par mois.

Illustration - la grève a payé

Sur ce site employant 140 salariés pour la production de cartes à puces, l’annonce d’une augmentation dérisoire dans le cadre des négociations annuelles obligatoires avait mis le feu aux poudres. Quand on est à peine au-dessus du smic après vingt ans dans l’entreprise, il y a en effet de quoi voir rouge face à un patron qui ne propose que des miettes ne permettant même pas de suivre l’inflation ! C’était d’autant plus choquant qu’Eolane a été racheté en 2017 par un groupe florissant, Hivest Partners, et que l’entreprise a touché au fil des ans des millions d’euros d’argent public.

Du début à la fin, la grève a été suivie à la quasi-unanimité par le personnel ouvrier, et même un peu au-delà. Cela s’est manifesté par la tenue de deux piquets de grève, bien fournis, où les discussions sont allées bon train autour d’un petit café ou d’un barbecue. Le moral a été renforcé par les marques de soutien de militants locaux, de passants et même de chauffeurs refoulés par le piquet.

Jeudi 24 février à 16 heures, les déléguées des grévistes, syndiquées et non syndiquées, sont ressorties de leur rencontre avec le patron en annonçant qu’il était prêt à concéder cette augmentation de 100 euros net. Même si la revendication initiale était de 150 euros, la trentaine de grévistes présentes ont acclamé la nouvelle, fières d’avoir contraint la direction à reculer. Le succès était d’autant plus appréciable que deux jours de grève sur cinq devraient être payés, et les avancées obtenues à Angers étendues aux autres usines françaises.

Chacune retient que c’est bien la cessation complète de la production qui a obligé la direction à accorder une augmentation qu’elle prétendait inimaginable quelques jours auparavant. C’est aussi qu’il aurait été impossible de tenir toute une semaine, de surmonter les petits coups au moral ou la météo exécrable, sans une solidarité sans faille.

Comme le résumait une gréviste : « C’est un bon début ! » Cette victoire ne doit être qu’une première étape : la solidarité a fait ses preuves, elle ne demande qu’à resservir.

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