Faillites d’entreprises : les grands groupes ne font pas de quartier22/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Faillites d’entreprises : les grands groupes ne font pas de quartier

Depuis la fin de l’année 2022, le nombre de faillites d’entreprises, et en particulier des plus petites entreprises, est en forte augmentation, avec une hausse de 50 % sur un an. Et le mouvement s’accélère.

Au moment de la crise du Covid, les aides étatiques (prêts garantis par l’État, paiement des salariés au chômage partiel) ont permis à des petites entreprises de ne pas faire faillite, et aux plus grands groupes, qui ont touché la part du lion, de maintenir leurs bénéfices. Mais le « quoi qu’il en coûte » est terminé, a décidé le gouvernement, en tout cas pour les plus petites entreprises. Et aujourd’hui celles-ci doivent rembourser leurs emprunts, quand elles y ont eu droit. Surtout, elles doivent faire face aux hausses vertigineuses des prix de l’énergie et des matières premières. Les boulangers l’ont fait savoir récemment, en manifestant. Mais quasiment tous les secteurs sont concernés : la restauration, le transport, le bâtiment, les coiffeurs…

Au même moment, les grands groupes du CAC 40 annoncent des bénéfices historiques. Ces bénéfices ne sont pas le signe que l’économie se développe. Au contraire, ils sont l’expression que, dans cette période de crise, la concurrence est de plus en plus exacerbée et que les grands groupes, qui sont hégémoniques dans leur secteur – comme dans l’énergie, le transport maritime, les matières premières ou les produits alimentaires –, sont en position de faire monter leurs prix. Ainsi, ils contraignent les plus petites entreprises avec qui ils sont en affaires à leur céder une partie croissante de leur bénéfice, au point que les plus faibles, les plus petites, en viennent à mettre la clé sous la porte.

Quant aux travailleurs, ils sont en bout de chaîne et sont ceux qui payent le plus cher. Toutes les hausses de prix se cumulent et se répercutent sur les prix des produits de consommation courante. Et, quand une entreprise fait faillite, ils payent en perdant leur emploi. Mais si, dans la guerre économique, les grands capitalistes sont les plus puissants, dans la lutte de classe, les travailleurs sont ceux qui pourraient tout remettre en cause. La domination de la classe capitaliste se fonde sur leur exploitation. Toute la richesse sociale produite vient de leur travail. En s’unissant pour défendre leurs intérêts communs, les travailleurs peuvent représenter une force considérable et, en remettant en cause la dictature des grands groupes capitalistes, ils peuvent représenter une perspective d’émancipation pour toute la société.

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