retraites

Le mouvement doit se développer et se renforcer

Nombre de travailleurs mobilisés contre l’attaque sur les retraites se demandent comment faire reculer le gouvernement.

Le mouvement doit  se développer et se renforcer

Les journées de grèves et de manifestations proposées par les directions syndicales, celles des 19 et 31 janvier, celles du 7 février comme du samedi 11, ont eu le mérite de faire sentir au monde du travail sa force et son unité. Entre le 19 et le 31, ces manifestations comme les grèves se sont renforcées. Le 11 février, le nombre de manifestants a été encore très important, avant la journée du 16 février.

Dans de nombreuses villes moyennes et petites le nombre de manifestants a été particulièrement élevé. Pour beaucoup de travailleurs, cela a été la confirmation qu’ils vivaient tous la même chose, qu’ils avaient la même colère. Les caissières de supermarché, les manutentionnaires, les ouvriers de l’automobile, les aides-soignants, les conducteurs de bus ont défilé côte à côte. Et cette conscience retrouvée de former un seul camp et de se sentir forts a été primordiale.

Est-ce suffisant pour l’emporter ? Bien des travailleurs sentent qu’il faudrait un rapport de force bien plus favorable pour gagner contre le patronat et le gouvernement. Ces journées d’action sont un tremplin utile pour que le monde du travail retrouve confiance en lui. Mais beaucoup sentent aussi que l’enjeu du mouvement ne se résume pas aux seules retraites.

L’allongement de la durée du travail n’est qu’une des multiples attaques du gouvernement et du patronat qui diminuent les salaires, écrasent les travailleurs de toutes les façons possibles afin d’obtenir encore plus de profits. Ils sont d’autant plus violents et déterminés dans leurs attaques que leur système économique est en faillite et que les capitalistes sont de plus en plus soumis à la pression de la concurrence. Pour les faire reculer, il faudra que les travailleurs s’attaquent au nerf du patronat, c’est-à-dire à ses profits, ou lui fassent suffisamment craindre pour ceux-ci. C’est pourquoi il faudra une grève massive et déterminée pour le contraindre à reculer.

Les centrales syndicales annoncent une « mise à l’arrêt du pays » le 7 mars, et certains parlent d’un durcissement du mouvement. Certains syndicats appellent à la grève reconductible à partir de cette date. C’est effectivement dans ce sens qu’il faut aller. Mais ce qui pourrait surtout faire peur au gouvernement et au patronat serait que ces grèves soient décidées par en bas, qu’elles s’étendent comme une traînée de poudre et qu’elles débordent le cadre fixé par les directions syndicales.

Il faut que des assemblées générales, réunissant le maximum de salariés, discutent de la suite du mouvement et du recours à la grève. Il faut qu’elles discutent de tout, des revendications bien sûr mais aussi et surtout de la manière de mener le mouvement.

Se réunir partout, discuter des moyens de poursuivre et d’étendre le mouvement, c’est la voie pour faire renaître dans le monde du travail une force qui peut devenir invincible.

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