PSA-Stellantis – Trémery et Metz : plus de 2 000 suppressions d’emplois programmées !01/02/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/02/P15_PSA_Tremery_mosellec_3_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-72%2C0%2C728%2C369_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA-Stellantis – Trémery et Metz : plus de 2 000 suppressions d’emplois programmées !

Quelques jours seulement après la journée de mobilisation du 19 janvier, la direction du pôle Metz-Trémery, qui regroupe une usine de boîtes de vitesses à Metz et une usine de moteurs à Trémery, a annoncé une accélération de la fin de la production dans ces deux usines.

Illustration - plus de 2 000 suppressions d’emplois programmées !

Cela a suscité l’inquiétude des travailleurs, qui se mêle aux inquiétudes sur la retraite du fait des projets de Macron.

Cette annonce se fait sous prétexte du tournant vers le moteur électrique. Du coup, à Trémery, il ne resterait plus en 2025, dans moins de deux ans, qu’un atelier produisant des moteurs à essence et une seule ligne de moteurs électriques. À Metz, l’essentiel de la production actuelle serait arrêtée.

La direction se veut rassurante, prétendant que la production de moteurs thermiques serait remplacée par celle de moteurs électriques à Trémery, dans une filiale appelée E-Motors. Le PDG de Stellantis, Tavares, qui promettait un million de moteurs électriques en 2024, il y a un mois, en promet maintenant 2, voire 3 millions, alors même que la direction n’arrive pas à organiser efficacement la production… Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

À Metz, c’est une autre filiale, baptisée E-Transmissions, qui produit une nouvelle boîte pour moteurs hybrides. Elle est censée assurer l’emploi… au moins pour quelques années. Mais, sur les deux usines, 2 000 emplois seraient ainsi supprimés. Pour l’instant, Stellantis a du mal à trouver des volontaires pour aller dans ces deux filiales, car cela veut dire quitter un grand groupe pour se retrouver dans une entreprise dont l’avenir est incertain. Que seront les conditions de transfert, qu’en sera-t-il de l’ancienneté ? C’est le flou, et on sait que « quand c’est flou, il y a un loup ».

En tout cas, pour cette année 2023, il y a beaucoup de commandes de moteurs et de boîtes. Une pluie d’heures supplémentaires est annoncée ainsi que le recours aux travailleurs intérimaires, sans qui les usines ne fonctionneraient pas : Stellantis veut user jusqu’à la corde les installations, plus qu’amorties, tant de Metz que de Trémery.

La direction se réfugie derrière les décisions européennes et gouvernementales d’arrêter toute vente de véhicules équipés d’un moteur thermique en 2035. Mais elle, elle veut arrêter la production du thermique à Metz et Trémery déjà dix ans avant ! En fait, la raison est qu’elle ne veut pas y investir un centime pour mettre les moteurs thermiques aux normes européennes Euro 7, plus restrictives en matière de pollution. Tout pour les dividendes, c’est la consigne chez Stellantis !

Elle va donc continuer à produire des moteurs thermiques dans d’autres usines du groupe, comme Fiat, qui fera passer ses gros moteurs diesel à la norme Euro 7. Mais surexploiter d’un côté, contraindre au chômage de l’autre, c’est le choix de la direction plutôt que de répartir le travail et les productions.

Stellantis veut opérer des suppressions d’emplois partout dans le monde, pour le plus grand bonheur des actionnaires : 1 800 sont programmées en Italie avec le compactage des ateliers. Et à Trémery, on est passé de plus de 5 000 salariés à 1 900 en moins de vingt ans, tandis qu’à Metz on est passé de plus de 2 000 à moins de 1 000.

L’électrification des voitures est le nouveau prétexte pour continuer à s’attaquer aux emplois. Stellantis a fait d’énormes profits. C’est sur ces profits qu’il faut prendre pour garantir à tous les travailleurs du pôle Metz- Trémery, et des autres usines du groupe, un avenir qui ne soit pas Pôle emploi.

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