LVMH : le luxe ça paie01/02/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/02/2844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

LVMH : le luxe ça paie

Pour Bernard Arnault, le capitaliste le plus riche de la planète et propriétaire du trust du luxe LVMH (Vuitton, Dior, Moët Hennessy, Sephora, etc.), c’est champagne !

La coupe est en effet pleine… de profits. Avec plus de 14 milliards d’euros en 2022, c’est plus 23 % par rapport à l’année d’avant. Et pour un chiffre d’affaires de 79 milliards d’euros, cela fait un taux de profit de plus de 17 % !

L’immense majorité de ces profits ont fini et finiront dans les coffres d’Arnault et de sa famille. En un an, sa fortune est d’ailleurs passée de 157 à 213 milliards. Si sa fortune était un PIB, elle le mettrait devant 140 pays.

Comme pour les autres trusts, l’explosion des profits de LVMH provient de l’intensification du vol des richesses créées par les 200 000 travailleurs de ce groupe, dont 40 000 en France. À cela il faut ajouter les centaines de milliers de salariés de la sous-traitance, dont les conditions de travail sont bien souvent encore pires.

C’est ce qu’ont combattu en février dernier par la grève les ouvriers des maroquineries de Vuitton à Asnières, à Sarras et à Issoudun qui dénonçaient l’explosion des cadences et le développement de la flexibilité avec la mise en place de l’annualisation du temps de travail. Payée 1 300 euros net, une des grévistes déclarait alors : « un salarié de Louis Vuitton fabrique la valeur de son salaire en une heure de son temps de travail. Le reste des 150 heures dans le mois, c’est du bénéfice dans la poche de la maison. »

C’est cela aussi qu’ont combattu par la grève les couturières de la sous-traitance d’Arco à Châtellerault au printemps, puis les travailleurs du parfum de Dior à Saint-Jean-de-Braye en octobre 2022, dont les salaires ne suivaient pas l’explosion des prix. Et en décembre dernier c’est également cela qu’ont combattu les vendeuses de Sephora de la région parisienne, qui rejetaient la volonté de la direction de les faire travailler 44 heures par semaine pendant 16 semaines dans l’année et qui revendiquaient aussi le paiement du 13e mois et de vraies augmentations de salaires.

Pour tous ces travailleurs, se battre pour prendre sur les profits de LVMH, ce n’est pas du luxe : c’est récupérer un peu ce qu’Arnault leur vole !

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