Ils mentent aux femmes01/02/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/02/P4-1_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

retraites

Ils mentent aux femmes

« [Les femmes] sont un peu pénalisées par ce report de l’âge […] Elles sont un peu plus impactées. » C’est le ministre Franck Riester, chargé des relations avec le Parlement, UMP puis macroniste, qui le dit.

Illustration - Ils mentent aux femmes

Invité de Public Sénat le 23 janvier, il a naïvement reconnu qu’un des arguments massue de ses deux patrons, Macron et Borne, pour s’obstiner à défendre leur réforme de la retraite était nul et non avenu.

Une étude montre que, comme le prétend le gouvernement, l’allongement de la durée de cotisation peut mécaniquement augmenter de peu la pension de certaines femmes. Mais les effets néfastes sont bien là. Tout d’abord, le maintien à 67 ans de l’âge d’annulation de la décote n’est pas un cadeau. Il rappelle juste que les femmes sont nombreuses à attendre cet âge pour partir à la retraite, et bien plus nombreuses que les hommes, une sur cinq contre un sur dix.

Ensuite, la revalorisation des petites retraites qui rendrait justice aux femmes est un mythe. La somme promise de 1 200 euros brut qui est mise en avant, dénommée minimum contributif, est calculée au prorata de la durée de cotisation. Au vu des carrières incomplètes de nombreuses femmes, l’augmentation de pension attendue ne serait pas de 100 euros, mais de 38 euros seulement en moyenne.

Enfin, il est question d’une meilleure prise en compte des trimestres de congé parental. Selon des projections, elle ne jouerait qu’en cas de carrière longue, et ne pourrait s’appliquer qu’à 2 000 femmes par an au mieux. De plus, le bénéfice de la MDA, majoration de la durée d’assurance, instituée pour rétablir un peu d’équilibre face aux carrières hachées des mères de famille, risque d’être réduit à peu de chose. Même si la MDA permet à des travailleuses du privé de valider jusqu’à huit trimestres par enfant, beaucoup ne pourraient pas en profiter car elles devraient de toute façon travailler jusqu’à 64 ans, si ce n’est 67.

Et comme l’inégalité massive subsisterait, à savoir la différence de 40 % de pension entre les femmes et les hommes selon un calcul de 2020, les premières ne seraient pas seulement « un peu plus impactées », mais bien lourdement.

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