Ministres en mission pour mentir25/01/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/01/P5-1_2023_01_19_Manif_retraites_37_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

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Ministres en mission pour mentir

Olivier Dussopt, ministre du Travail, et Gabriel Attal, ministre chargé des Comptes publics, ont participé à des réunions publiques et donné des interviews avec pour mission de défendre la réforme des retraites en la présentant, à la suite de Borne et de Macron, comme socialement juste. Mais cela nécessite d’accumuler les mensonges !

Illustration - Ministres en mission pour mentir

« Quatre Français sur dix partiront avant 64 ans, pour pénibilité ou carrières longues » a déclaré Attal dans Le Parisien samedi 21 janvier. Et de poursuivre : « Dans le système actuel, quelqu’un qui a commencé à travailler à 20 ans part à 63 ans. Avec la réforme, ça passera à 64 ans, donc un an de plus. » Même présenté avec un sourire de premier communiant, il s’agit tout de même d’un recul ! Et il sera plus important encore pour ceux qui auraient commencé à travailler plus tard.

Quant à la prétendue prise en compte de la pénibilité, c’est un argument qui a déjà servi lors des précédentes réformes des retraites. Présentée comme une contrepartie à l’allongement de la durée de cotisation, elle n’a concerné que très peu de travailleurs. Ainsi, ceux qui travaillent à la chaîne, avec des horaires d’équipes, les manutentionnaires qui portent des charges lourdes, tous ceux-là ne sont pas considérés comme travaillant péniblement !

Dussopt, quant à lui, a été jusqu’à affirmer sans rire dans le Journal du Dimanche du 22 janvier que la réforme était « redistributive » et rétablirait « un maximum d’égalité ». Selon lui, les gagnants de la réforme seraient « les Français les plus modestes, ceux qui ont eu des carrières hachées, les femmes –, et aussi l’ensemble des Français qui amélioreront leur pension ». Comme s’il suffisait de répéter des mensonges avec aplomb pour qu’ils se transforment en vérités !

Même l’étude d’impact qui accompagne le texte gouvernemental présenté en Conseil des ministres lundi 23 janvier montre que les travailleurs seront en fait complètement perdants. Prenant l’exemple d’un travailleur né en janvier 1975, entré en activité à 18 ans et 9 mois et n’ayant connu aucune interruption de carrière, ce qui est devenu bien rare, l’étude calcule qu’il pourra liquider sa pension à 62 ans et 6 mois après la réforme, alors qu’il aurait pu la liquider à 61 ans et 6 mois, donc un an plus tôt, sans réforme. Et il devra bien avoir cotisé une année de plus, soit 44 annuités.

L’étude souligne même que la réforme pourrait en réalité entraîner une baisse globale des pensions dans les premières années, en raison de l’accélération de la réforme Touraine : « Les assurés partant avec une décote avant réforme pourront la voir accentuée, les assurés partant avec une surcote avant réforme pourront la voir réduite, et les assurés partant sans décote hors réforme pourront se voir appliquer une décote. »

Le gouvernement a beau faire, il est impossible de présenter comme socialement juste une violente attaque contre tous les travailleurs.

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